Caravanserai (Santana)

 



Nous sommes en 1972 et Carlos Santana continue de sortir année par année de nouveaux disques, tel « Caravanserai » à la pochette pour une fois un peu moins follement inspirée.

Avec une formation légèrement remaniée et l’arrivée de Doug Rauch à la basse en sus de multiples musiciens additionnels, « Caravanserai » débute par le très jazzy « Eternal caravan of reincarnation » qui laisse planer une atmosphère mystique et énigmatique.

La guitare du maitre se fait plus présente sur « Waves within » également très planant enchainé de « Look up (to see what’s coming) » au groove subitement étonnamment funky venant réveiller la torpeur de l’auditeur perdu dans ses rêveries au milieu d’immensités désertiques.

La voix de velours de Greg Rollie fait alors son apparition sur le plus accessible « Just in time to see the sun » puis on passe un bon moment sur « Song of the wind » avec un mariage heureux entre guitare lumineuse et tempo jazz.

Santana semble plus à la peine en se frottant au chant sur  « All the love of the universe » et laisse finalement s’exprimer son instrument à sa place pour de longues et folles chevauchées.

Alors qu’on le croyait perdu, on retrouve le Santana latino sur « Future primitive » puis sur la reprise de Tom Jobim « Stone flower » grâce aux percussions endiablées de José Areas.

Impossible de ne pas résister à la fougue créatrice de « El fuente del ritmo » qui emporte toute sur son passage pour céder la place à « Every stop of the way » qui s’enfonce encore plus profondément dans l’expérimentation jazz-rock sur plus de neuf minutes totalement épiques.

En conclusion, le succès de « Caravanserai » est en réalité assez difficile à comprendre tant ce disque plutôt élitiste semble difficile d’accès aux communs des mortels habitués aux hits latinos du guitariste.

Avec ce quatrième album qui n’a en réalité rien de moyen-oriental, Santana semble prendre une autre direction et vouloir explorer les expérimentations jazzy, ce qui a vrai dire cadre assez bien avec la mentalité « no limits » et « hippie » de l’époque mais se montre un peu trop sophistiqué et cérébral à mon gout.

Commentaires