Le tailleur du Panama (John Boorman)


 

 La qualité des films de John Boorman m’a amené à regarder « Le tailleur du Panama ».
Sortie en 2001, cette adaptation d’un roman d’un maitre de l’espionnage, John Le Carré, montre Andy Osnard (Pierce Brosnan) un espion anglais du MI-6 envoyé à Panama après avoir eu des démêlées (dettes, affaires des mœurs) lors de ses missions précédentes.
Personnage désinvolte et coureur, Osnard arrive sur place avec comme mission de faire du renseignement auprès de Harry Pendel (Geoffrey Rush) l’ex tailleur du général Noriega, évincé de son pays après une opération militaire des Etats-Unis.
Fidèle à sa réputation, Osnard va droit au but et fait rapidement comprendre à Pendel qu’il n’ignore rien de son passé d’escroc et de taulard en Angleterre.
Tout d’abord choqué, Pendel qui a brillamment refait sa vie au Panana en épousant la fille d’un ingénieur, Louisa (Jamie Lee Curtis), qui travaille avec l’administrateur du canal, Delgado (Luis A Goti), finit par accepter de collaborer.
Il introduit Osnard dans les cercles des proches du pouvoir, d’anciens protégés de Noriega, restés en place après sa chute pour continuer de tirer les ficelles de divers trafics dont le blanchiment d’argent.
Parmi eux Abraxas (Brendon Gleeson) qui sous des dehors d’alcoolique cache l’âme d’un opposant intègre et Marta (Leonor Valera) une ancienne leader de l’opposition travaillant comme secrétaire chez Osnard après avoir été à moitié défigurée.
Osnard va commencer à payer Pendel endetté jusqu’au cou pour lui permettre de sortir des griffes d’un banquier véreux Ramon Rudd (Jon Polito), mais va comprendre que les informations qu’il donne concernant le rachat du canal par des Chinois sont pures inventions.
Malgré cela, la rumeur est crue au plus haut niveau anglais et américain, ainsi son chef Luxmore (David Hayman) fait le déplacement pour lui apporter 15 millions de dollars pour soutenir Abraxas comme opposant au régime afin d’avoir un contrôle sur le canal.
Mais Osnard qui a déjà une maitresse sur place, la diplomate Francesca Deane (Catherine Mc Cormack), ne joue pas cartes sur table avec la hiérarchie.
Pendel est obligé de se justifier lorsque Louisa découvre sa véritable identité et le fait qu’il ait collecté des informations sur Delgado.
Le suicide d’Abraxas, maquillé en exécution par Osnard, devient un casus belli pour les Etats-Unis, véritables donneurs d’ordres des Anglais, qui y voient une menace pour leurs intérêts économiques.
Ils déclenchent alors une opération militaire et bombardent aveuglement avant que le président du Panama ne démente toutes les rumeurs propagées par Osnard.
Mais il est trop tard, l’espion file vers l’étranger avec une valise pleine de billets obtenus pour structurer l’opposition au régime.
Pour se couvrir, Osnard partage une partie du butin avec l’Ambassadeur anglais pour acheter son silence.
Alors que Osnard fuit vers la Suisse, Pendel obtient le pardon de Louisa pour ses troubles agissements.
En conclusion, « Le tailleur du Panama » est un film plutôt irritant et paresseux, véhiculant l’image séduisante pour certains, d’une Amérique latine instable et corrompue ou l’étranger peut gagner beaucoup d’argent sans jouer dans les règles.
Dans une ambiance très guerre froide, Brosnan fait du sous James Bond en promenant sa désinvolture d’une ambassade à un bordel et ne semble lui-même par croire au film.
Malgré son casting haut de gamme, pas grand chose à tirer donc de cette grosse mécanique qui tourne à vide sans grande imagination…et une grande déception à l’arrivée quand on connait la production passée de John Boorman !

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