Isabelle, l'après-midi (Douglas Kennedy)

 



Sorti en 2020, « Isabelle, l'après-midi » est le premier live de Douglas Kennedy, célèbre auteur de best-seller américain que je lis.

L'histoire se déroule dans le Paris bohème des années 70, dans lequel Sam, un étudiant américain du Minneapolis décide de passer quelques mois avant d'entrer dans la prestigieuse Université de Harvard.

Sam choisit de louer une petite chambre dans le quartier latin et il y fait la connaissance par un voisin américain lui aussi de passage d'Isabelle de Monsambert, une femme plus âgée, gravitant dans le milieu des lettres parisien.

Entre les deux se noue une passion fulgurante mais Isabelle fait comprendre rapidement à son jeune amant qu'il doit rester à sa place et ne pas empiéter sur vie maritale avec Charles son mari de 50 ans issu de la noblesse française.

Malgré sa jalousie et sa frustration, Sam admet les règles du jeu et les 5 à 7 dans une garçonnière de la rue Bernard-Palissy avec l'accord tacite du mari qui en fait tout autant de son coté.

Mais la réalité finit par les rattraper et Sam retourne aux États-Unis « faire son droit ».

Une correspondance se maintient néanmoins, chacun guettant une potentielle occasion de revoir l'autre. L'éloignement fait son effet et Sam à la sortie d'Harvard est happé par les grands cabinets d'avocats new-yorkais.

Il y mène une vie « successfull » travaillant et gagnant beaucoup mais conserve une attraction pour le style « bohème » qui lui permet de rencontrer Rebecca elle-aussi étudiante en droit.

La liaison entre Sam et Rebecca repousse la possibilité de revoir Isabelle, puis la vie fait son œuvre, mariage, naissance d'un enfant Ethan.

Avec le temps Sam découvre pourtant un autre visage de Rebecca, une bipolarité gênante et des explosions de colère incontrôlables liées à l'alcool.

Ultra possessive et psycho-rigide, Rebecca perd pied lorsque Ethan, victime d'une méningite, devient sourd.

Sam se détache alors et a une maitresse...

La situation ne peut que dégénérer et se solde par un divorce douloureux, surtout financièrement pour Sam qui doit entretenir son ex femme sans emploi et son fils devant bénéficier de soins spécialisés.

Au creux de la vague professionnellement et sentimentalement, Sam retourne à Paris pour travailler dans une filiale de son cabinet et revoit Isabelle qui a eu une fille, Emilie, non sans connaître les affres du « baby blues ».

Une relation plus apaisée se noue alors mais un grave accident d'Emilie la laisse handicapée et fait subir à Charles une crise cardiaque.

Ceci pousse à une nouvelle rupture, Sam retournant vivre aux États-Unis. Le dénouement sera un ultime rendez-vous avec sabelle atteinte d'un cancer du pancréas, désireuse de le voir avant de mourir, avant que la vie malgré tout continue avec la promesse d'une relation naissante avec une certaine Lorrie...

En conclusion, j'ai été fortement déçu par « Isabelle, l'après-midi ». L'histoire de cette relation cachée entre une bourgeoise d'age mur se voulant libérée mais évoluant en réalité dans un milieu ultra conservateur et d'un jeune ricain solitaire, épris de liberté rentrant lui aussi dans le rang d'une vie toute tracée grande école-grande carrière-mariage-enfant, est d'une très grande banalité.

Le décor du Paris bohème des années 70 est bien artificiel et on ne croit pas davantage à cette lointaine liaison par éclipses parsemée de péripéties lourdingues censées la rendre plus vivante.

Dépression, alcoolisme, handicap et même cancer : Kennedy ne lésine pas sur les artifices les plus balourds pour faire pleurer ses lecteurs.

La mixture a été pour moi trop indigeste et ce livre sera probablement le seul que je lirai de lui !

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