Dupont Lajoie (Yves Boisset)

 



J'ai toujours une vive curiosité pour le cinéma d'Yves Boisset et ai voulu découvrir « Dupont Lajoie ».

Sorti en 1975, « Dupont Lajoie » raconte le départ de la famille Lajoie, patron de bar à Paris pour les grandes vacances estivales dans le Sud de la France.

Après moultes embouteillages, chef de famille, Georges (Jean Carmet) arrive au camping en affichant fièrement sa caravane flambante neuve.

Sur place, il retrouve ses connaissances, Albert Schumacher (Michel Peyrelon) huissier à Strasbourg et Colin (Pierre Tornade) tous partageant des plaisirs simples et une forte aversion pour les ouvriers « arabes » qui travaillent sur le chantier à proximité.

Sur la plage, Georges est troublé par Brigitte (Isabelle Huppert) la fille des Colin qui est la petite amie de vacance de son grand fils Léon (Jacques Chailleux).

Un premier incident éclate lors d'une soirée au camping lorsque les Algériens se rapprochent trop près de Brigitte.

Les insultes racistes fusent et Vigorelli (Pino Caruso) un campeur italien s'interpose, évitant que l'accrochage dégénèrent.

Au cours d'un jeu populaire, Georges s’éclipse et retrouve Brigitte qui se fait bronzer seins nus près d'une rivière. Après un échange badin, il perd le contrôle, tente de la violer et la tue.

Paniqué par son geste, il se débarrasse du corps près du baraquement des ouvriers afin de les incriminer.

Mais l'inspecteur Boulard (Jean Bouise) un homme intègre et froid ne se laisse pas facilement influencer, ce qui pousse les campeurs aux esprits échauffés à organiser une ratonnade chez les Algériens.

Battus à coups de gourdins, les ouvriers fuient et l'un d'entre eux est assassiné sur le chantier.

Alors que Boulard s’apprête à convoquer les suspects à la Mairie, un haut fonctionnaire intervient et lui demande d'éviter le scandale en blanchissant les Français tout en laissant les Algériens porter la responsabilité des meurtres.

Mal à l'aise, Lajoie rentre à Paris mais alors qu'il fanfaronne dans son bar, Saïd (Mohamed Zinet) le frère de la victime le retrouve et le tue à coups de fusil.

En conclusion, « Dupont Lajoie » est une satire sociale d'une grande férocité.

S'appuyant sur l’actualité sordide de l'époque avec une vague de meurtres racistes dans le Sud, Boisset montre la méchanceté et le racisme ordinaire du petit peuple français.

En beauf raciste, violeur et assassin, Carmet se montre impressionnant mais avec le recul on pourra reprocher au film un manque flagrant de nuance et de subtilité ce qui en atténue sans doute la portée artistique.

Reste le parfum du scandale et le courage d'un réalisateur qui ne pourrait sans doute pas refaire des films comme ceux-ci aujourd'hui !

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