Caravanserai (Santana)

  

 


Comme vous avez pu le constatez les guitar heroes n’ont pas forcément la partie aisée dans ces colonnes aussi est-ce beaucoup de prudence que voici « Caravanserai » quatrième album de Santana, groupe formé au début des années 70 autour du célèbre guitariste mexicain. Sorti en 1972, « Caravanserai » est déjà le quatrième album de Santana qui se montre incroyablement prolifique depuis sa formation en 1969. Aux cotés de Neal Shon (guitare), Douglas Rauch (basse), Mike Shrieve (batterie) et Greg Rolie (claviers) mais sans ses musiciens additionnels percussionnistes José Areas et Michael Carabello, Santana ouvre avec « Eternal caravan of reincarnation » longue introduction planante de plus de quatre minutes assez déroutante qui lance si on peut dire « Waves within » sur lequel la guitare se fait un peu plus présente et surtout soutenue par des percussions. Tout prend forme et s’anime subitement sur « Look up (to see what’s coming down » très musical et vivant suivi du plus court « Just in time to see the sun » sur lequel le guitariste s’essaie fugacement et avec peu de réussite au chant. Grand numéro de toucher sur le lumineux « Song of the wind » tout en sensibilité et en finesse avant que les influences latino du guitaristes ne viennent souligner discrètement « All the love of the universe » dont les parties chantées font bien pales figure face à la maestria des musiciens. La part belle est laissée aux percussions latines sur le très atmosphérique « Future primitive » ainsi que sur « Stone flower » composé avec le Brésilien Tom Jobim pour un mariage harmonieux avec le chant et la guitare électrique. On termine avec « La fuene del ritmo » très cubain et magnifiquement enlevé puis « Every step of the way » véritable mix de neuf minutes débordant de créativité artistique. 

En conclusion, sans appartenir nécessairement au style de musique que j’affectionne le plus, « Caravanserai » est un album poussif dans son démarrage puis progressivement de plus en plus réjouissant pour devenir festif et endiablé dans sa dernière ligne droite. Le résultat est une musique métissée mélangeant rock psychédélique pour le coté le plus planant et influences latino américaines au sens très large pour les parties les plus rythmées et dynamiques. Talentueux voir génial pour certains, Santana atteint donc sa cible et séduit par ce quatrième album ambitieux, vivant et créatif. Reste en bémol les parties vocales, à mon sens plus faibles que les autres.

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