Groupe d'élite (Alberto Rodriguez)

 


On reste dans l’univers viril des policiers de terrain avec « Groupe d’élite » un film espagnol d’Alberto Rodriguez.

Sorti en 2012, « Groupe d’élite » se déroule lui aussi à la fin des années 80 à Séville qui s’apprêtant à accueillir l’exposition universelle, entreprend de nettoyer son centre ville des activités de vente de drogues.

Quatre hommes sont chargés de mener à bien cette opération, le groupe 7 composé de Rafael (Antonio de la Torre) un flic barbu, bourru et violent, Mateo (Joaquin Nunez) un petit rondouillard jovial, Miguel (Jose Manuel Poga) grand et mince et enfin Angel (Mario Casas), le petit dernier, jeune flic fraichement affecté sur place.

Dans le vieux centre ville délabré de la ville, le quatuor traque les dealers et après une course poursuite animée sur les toits, Rafael sauve la vie d’Angel, pris à revers par un dealer plus expérimenté que lui en technique de corps à corps.

Choqué, Angel retrouve sa femme Elena (Inmena Cuesta) et leur jeune fils.

Il tient à cacher à ses collègues qu’il est diabétique et doit se faire régulièrement des injections d’insuline pour survivre.

Après une nouvelle rafle dans le milieu des toxicomanes, les quatre hommes usent de méthodes brutales pour obliger Joaquin (Julian Villagran) un drogué du centre ville à devenir leur indicateur.

Une prostituée d’âge mur appelée la Rouquine (Estefania de los Santos) pour qui Mateo semble en pincer complète le dispositif de renseignement.

Désobéissant aux consignes de leur hiérarchie, le groupe se rend sur les indications d’un patron de bar homo dans une cité de la périphérie de la ville qui sert de plaque tournante pour acheminer la drogue dans le centre.

Les quatre homme pénètrent en force et Angel se fait remarquer par une interpellation violente en plein milieu de la cité.

Narguant les trafiquants, il se retrouve peu à peu lui aussi menacé, avec des inscriptions ou des petites agressions contre sa voiture ou son chien.

Le groupe 7 est aussi vivement critiqué par la presse pour ses bavures après la plainte d’un fils d’avocat sérieusement tabassé après une descente.

Mais il riposte, intimidant la journaliste Marisa Morales (Diana Lazaro) auteur de l’article et continue son travail de nettoyage.

Après avoir arrêté une fausse ambulance qui servait à acheminer le drogue, le groupe 7 porte un coup dur aux trafiquants qui ripostent en brulant la Rouquine, installée comme indicatrice dans la cité.

Au mépris de leur vie privée qui souffre de leur engagement, avec Elena peu à l’aise avec la peur ou Lucia (Lucia Guerrero) une jeune toxicomane fugueuse hébergée par Rafael, le groupe 7 cherche à venger la Rouquine et tombe dans un guet apens dans lequel Joaquin sert d’appât.

Pris à revers dans la cité, ils sont désarmés, déshabillés, exhibés et humiliés devant la haine de la population avant de pouvoir rentrer chez eux avec une menace de mort à la clé.

Même la blessure par morsure d’un toxicomane séropositif de Miguel, n’entrave pas la résolution de Rafael et Angel qui retournent dans la cité pour tuer le caïd local.

Ils y parviennent avec quelques blessures par balles et terminent promus comme le reste du groupe.

L’exposition universelle démarre donc en 1992 avec le succès que l’on sait…

En conclusion, « Groupe d’élite » est un film atypique car espagnol et se déroulant dans le Séville des années 80.

Ceci lui confère donc un cachet un peu roots, avec des acteurs peu connus sur le plan international mais incroyablement charismatiques.

Très rythmé, intense, « Groupe d’élite » montre la guerre sans merci entre trafiquants et policiers aux méthodes radicales, n’hésitant pas à avoir recours à la violence et à l’intimidation jusqu’à déraper pour répondre à un meurtre par un meurtre.

Avec pour un cadre la très méditerranéenne capitale catalane, sa chaleur, son centre ville décrépi et ses banlieues pourries ressemblant aux cités françaises, « Groupe d’élite » s’inscrit comme un polar nerveux, atypique et radical.

A découvrir donc pour les amateurs du genre qui ne seront pas déçus de l’expérience !

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