Jeune et jolie (François Ozon)

 

Cinéma français avec « Jeune et jolie » de François Ozon.

Sorti en 2013, « Jeune et jolie » est un film étrange abordant un sujet sensible, la prostitution de jeunes filles, qu’elles soient étudiantes ou lycéennes donc mineures.

Isabelle (Marine Vacth) a dix sept ans et sent son corps à la faveur d’un été dans le Sud de la France entre plage et mer, tenaillé par le désir sexuel.

Avec la complicité de son petit frère Victor (Fantin Ravat), Isabelle cède aux avances d’un beau jeune allemand appelé Félix (Lucas Prisor) et a son premier rapport sexuel sur la plage.

Sa réaction très froide, est étrange et lui fait mettre instantanément beaucoup de distance avec le jeune homme qui ne comprend pas ce brusque revirement.

De retour à Paris, Isabelle change brutalement de vie, met une annonce sur Internet et se prostitue dans des hôtels parisiens ou elle rencontre des hommes plus âgés.

Usant de stratagèmes pour cacher à ses parents ses tenues, son maquillage et son argent, Isabelle fréquente plus assidument Georges (Johan Leysen) un client âgé mais doux et correct qu’elle aperçoit même par hasard au théâtre.

Avec le temps, une relation se noue…

Bien entendu tous les clients ne sont pas aussi agréables que Georges et Isabelle rencontre souvent des rustres qui l‘insulte ou la dominent dans des voitures, ce qui ne la rebute pas plus que cela.

La jeune femme semble accro au sexe tarifé, incapable de contenir cette envie qui lui dévore le corps.

Elle a du mal à soutenir son attention dans ses études dans le très bourgeois lycée Henry IV et se dispute souvent avec sa mère Sylvie (Géraldine Pailhas).

Mais un jour un drame survient, Georges qui prend du viagra pour faire l’amour perd connaissance et meurt, victime d’un malaise cardiaque.

Paniquée, Isabelle tente sans succès un massage cardiaque, se blesse au front et quitte l’hôtel sans alerter quiconque.

Bien entendue la police retrouve sa trace et contacte ses parents.

Sylvie est anéantie, son beau père Patrick ( Frédéric Pierrot) sans beaucoup d’autorité.

Après une altercation, elle prive sa fille de sortie et la traine devant un psychiatre.

Isabelle fait front, n’expliquant ni n’exprimant aucun remord quand à sa conduite, qu’elle justifie vaguement par un désir d’expériences fortes, d’imaginaire et d’inconnu. Elle semble rentrer dans le droit chemin troquant prostitution contre baby sitting et fréquentant des jeunes de son âge comme Alex (Laurent Delbecque) qu’elle rencontre a une soirée et avec qui elle couche.

Ce revirement apparent rassure Sylvie mais Isabelle conserve une grande froideur à l’égard des hommes, rejetant brutalement son jeune amant après la première fois.

Alors qu’elle rallume le portable qui lui servait à faire des passes, elle tombe sur un message d’Alice (Charlotte Rampling) la veuve de Georges qui lui donne rendez vous dans l’hôtel ou son mari est mort.

Un échange pacifique s’instaure entre les deux femmes, Alice voulant simplement obtenir des informations sur les derniers instants de son mari puis la quitte.

En conclusion « Jeune et jolie » est un film dérangeant rappelant à bien des égards le « Belle de jour » de Luis Buñuel, la magie du réalisateur et la blondeur glacée de Deneuve en moins.

Le processus est pourtant identique, une jeune fille d’un milieu bourgeois parisien, se lance dans une spirale sans fin de sexe non pour l’argent mais pour donner de l’excitation à une vie monotone.

Comme Buñuel, Ozon n’explique pas car les pulsion ne s’expliquent pas, surtout lorsqu’elles sont plus fortes que les règles morale de la société.

Le résultat est un film aussi froid et nauséeux que son héroïne, la maigre et blafarde Marine Vacth qui s’accouple mécaniquement avec des hommes de l’âge de son père ou plus.

Pour autant la réalisation habile d’Ozon parvient à atténuer un peu la minceur du scénario et le peu de charisme d’acteurs incroyablement communs de bourgeois français.

Sans grand intérêt au final donc comme la plupart de la production dite "française"…

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