Blizzard (Marie Vingtras)

 



Succès surprise de l'année 2022, « Blizzard » est un court roman atypique de Marie Vingtras.

Nous sommes ici en Alaska et on comprend immédiatement qu'un drame s'est déroulé lorsque Benedict cherche désespérément sa compagne Bess et son fils adoptif Thomas en pleine tempête de neige.

L'intrigue saute continument d'un personnage à l'autre et permet par dévoiler par petites touches la toile de fond du drame qui se joue.

Parmi les protagonistes, Benedict bien sur, né et élevé en Alaska par un père adoré Magnus, symbole de la communion avec le Grand Nord, Cole un repris de justice attiré dans ce coin perdu pour se faire oublier, Feeman, un ancien policier noir et urbain, apparemment décalé dans cet univers, et Bess la seule femme du groupe, elle aussi une fille de la ville décalée dans cet environnement rude.

Peu à peu l'histoire se dessine et chacun révèle ses fêlures, la jalousie de Benedict pour son frère « intello » Thomas, qu'il est allé recherché jusqu'à New-York pour adopter son fils du même nom après la disparition du père.

La rencontre de Bess, dévorée par la culpabilité de ne pas avoir pu empêcher sa jeune sœur de treize ans se faire assassiner par un pédocriminel et le retour en Alaska avec Freeman, ex militaire ayant tué son fils devenu dealer, engagé pour veiller sur eux.

Puis la cohabitation difficile dans ce bout du monde enneigé, la violence de Cole et de son ami Clifford tué pour avoir voulu violer Bess.

Le règlement de compte entre Benedict et Cole... le rôle protecteur de Freeman...pour renouer les fils de l'intrigue...

En conclusion, « Blizzard » est un ouvrage singulier, écrit comme un polar US par une française (!).

Son originalité (et sans doute sa force) réside dans sa construction et son style aiguisé/dynamique qui le rendent agréables à lire.

J'ai été en revanche moins séduit par les personnages finalement assez caricaturaux, entre deux bons gros méchants brutaux, misogynes et racistes, un bon « noir » serviteur de son pays, une femme avec plus de force que les hommes et son compagnon un bouseux anti-civilisation primaire, unis pour protéger un enfant qui ne sert que de prétexte.

Aussi malgré l'habileté de sa construction, « Blizzard » pourrait ressembler aux polars que l'Amérique produit par dizaines chaque année, ce qui explique sans doute son succès...

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