La Vierge des tueurs (Barbet Schroeder)
En 2000, Barbet Schroeder adapte l’écrivain colombien Fernando Vallejo et sort « La Vierge des tueurs ».
Fernando (German Jaramillo) est un vieil écrivain à succès revenant dans sa ville natale de Medellin pour dit il y mourir.
Homosexuel assumé, il fait la connaissance au bordel d’Alexis (Anderson Ballesteros), un jeune voyou des quartiers pauvres qui se prostitue.
Tombant sous le charme du jeune homme, Fernando le prend sous son aile, l’invitant à vivre chez lui.
Amoureux, Fernando lui achète ce qu’il désire, nourriture, vêtements et chaine hi-fi sur lequel il doit endurer un éprouvant metal hardcore.
Mais Alexis qui se sait menacé de mort par un gang rival, est en permanence sur ses gardes, prêt à sortir son arme pour n’importe quelle raison.
Ce couple étrange déambule dans un Medellin changé, gangréné par une violence endémique.
Incapable de tenir sa langue, Fernando s’attire des ennuis qui dégénèrent rapidement et pousse Alexis à tuer un chauffeur de taxi, un braqueur des rues et même deux types belliqueux dans le métro.
Ecœuré par tant de violence, Fernando tente sans grande conviction de raisonner son jeune amant surtout après la mort d’un jeune batteur punk qui faisait trop de bruit la nuit en répétant.
Malgré ceci, la menace qui pèse sur les épaules d’Alexis est belle est bien réelle et oblige le jeune homme à abattre deux commandos d’assassins motorisés.
Tout en jouissant du corps juvénile du voyou, Fernando bien que non croyant écume les églises et cherche à retrouver les lieux de son enfance pour éprouver un dernier parfum de nostalgie.
Après la perte de son pistolet dans un égout ou se gémissait un chien blessé à mort, Alexis est rattrapé par son destin et abattu en protégeant de son corps Fernando.
Sa mort est un drame pour l’écrivain qui après avoir rendu visite à sa famille dans une favela misérable du nord de la ville, reséduit un autre jeune homme Wilmar (Juan David Restrepo) dans un centre commercial.
Fernando recommence le même cycle, couvrant Wilmar de cadeaux tout en profitant de sa jeunesse.
Lorsqu’il comprend que Wilmar est en réalité l’assassin d’Alexis, il pense à le tuer dans son sommeil puis se ravise, comprenant que Wilmar n’a fait qu’obéir à un infernal cycle de règlement de comptes entre bandes rivales. Il propose alors à Wilmar à son tour menacé, de quitter la ville ce qu’accepte le jeune homme après avoir acheté et livré un frigo à sa mère qui vit dans une favela.
Mais Fernando apprend que Wilmar a été assassiné avant d’avoir pu réaliser leur projet commun.
Ébranlé, il disparait dans la nuit…
En conclusion, « La vierge des tueurs » est un film choc bousculant toutes les convenances pour livrer un désespoir brut qu’il est difficile à absorber.
Homosexualité flirtant avec la pédophilie, violence extrême dans une ville sans police ou on tue pour un oui ou un non et surtout nihilisme profond marqué par un rejet de toutes les valeurs traditionnelles : religion, politique, famille…sont les ingrédients du film d’un cinéaste habitué à sortir des sentiers battus.
On reste néanmoins choqué, écœuré et mal à l’aise sur le résultat qui offre de surcroit une image de Medellin et de la Colombie catastrophique et certainement erronée.
De mon coté, l'insupportable malaise prend donc le dessus sur la virulence du propos.
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