Orca (Michael Anderson)

 


A la fin des années 70 le succès des « Dents de la mer » fit des émules, aussi le moins connu « Orca » de Michael Anderson vit il le jour en 1977.

Au cours d’une plongée exploratoire dans les eaux de Terre Neuve (Canada), un épaulard sauve de la mort un plongeur appelé Ken (Robert Carradine) en massacrant un requin blanc de manière impressionnante.

Le capitaine Nolan (Richard Harris) pécheur professionnel qui traquait lui aussi le grand blanc, assiste médusé à la scène en même temps que Rachel Bedford (Charlotte Rampling) la scientifique dirigeant la plongée.

De retour sur la terre ferme, Nolan fait mine de s’intéresser aux épaulards en assistant aux conférences de Rachel, qui explique les étonnantes capacités intellectuelles de ses mammifères classés parmi les plus grands prédateurs du globe.

Mais ses motivations sont tout autre : capturer un épaulard vivant pour le vendre à un parc aquatique et empocher ainsi une jolie somme.

Malgré les réticences de Rachel, Nolan monte donc une expédition avec son équipe.

Malheureusement celle-ci tourne au fiasco, car ayant raté sa cible, il harponne une mère qui tractée sur le bateau, perd son bébé.

Lors du retour sur la terre, le male suit le navire et cogne la coque au moyen de violents assauts contraignant le vieux Nowak (Keenan Wynn) à couper relâcher le cadavre dans la mer de l’animal agonisant, exploit qu’il paye de sa vie.

De manière surprenante, l’épaulard lance des raids contre les navires de pèche amarré au port dans un désir de vengeance.

Soumis à la pression du syndicat des pêcheurs furieux du manque à gagner, Nolan fait mine de vouloir quitter la région une fois son navire réparé mais désire en réalité secrètement toujours capturer l’animal.

Les attaques de l’épaulard se font toujours plus violentes, aboutissant à un incendie dans le port ou à la mort d’Annie (Bo Derek) une des membres d’équipage de Nolan, tuée après avoir sapé les fondations de sa maison sur pilotis.

Poussé par Jacob (Will Sampson) un imposant indien lui demandant d’affronter l’animal, Nolan qui comprend pourtant les sentiments de son adversaire pour avoir aussi perdu sa femme enceinte dans un accident de voiture causé par un chauffard, décide d’accepter le duel emmenant avec lui Rachel et Ken

Mais l’épaulard se montre aussi redoutable que prévu, tuant les membres de l’équipage un par un, avant d’attirer Nolan dans les glaces du Grand Nord pour piéger son navire.

Nolan mise sur la nécessité de l’épaulard de remonter pour respirer et le suit dans ce duel à mort.

En un ultime sursaut avant l’ultime face à face il demande aux survivants d’évacuer ce qu’ils refusent.

Nolan parvient à blesser l’épaulard à l’aide d’un harpon mais celui-ci pousse un iceberg sur le navire, déchirant ainsi sa coque et le faisant irrémédiablement couler.

Seuls Nolan et Rachel parviennent à sortir vivant du traquenard mais leur position seuls sur la banquise demeure fragile.

L’animal assouvie cependant sa vengeance, isolant Nolan sur une plaque de glace et le catapultant dans les airs d’un coup de queue.

Rachel reste seule en vie alors que le corps de Nolan sombre dans les eaux glacées…

En conclusion, comparé souvent à tort selon moi aux « Dents de la mer », « Orca » est un efficace film d’horreur au scénario haletant et aux effets spéciaux de qualité pour l’époque.

Les acteurs sont très bons et contribuent fortement à immerger le spectateur dans une ambiance de traque maritime dans le Grand Nord canadien.

Anderson n’oublie pas non plus de s’intéresser à la dimension psychologique de son histoire avec une relation complexe entre les failles intime d’un vieux chasseur et sa proie, dont l’intelligence et les émotions rivalisent voir surpassent la sienne.

« Orca » a de plus le mérite de nous faire nous intéresser aux épaulards, l’une des plus formidables machines à tuer de la surface du globe, qu’on prend à tord souvent pour un gros dauphin placide de parcs d’attraction.

Lorsqu’en plus Ennio Morricone réalise la musique, on ne peut donc que militer pour une réhabilitation de ce petit bijou des années 70 !


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