Pleasure (Ninja Thyberg)

 

Très rares sont les films traitant de l'envers du décor du monde du porno moderne.

Sorti en 2021, « Pleasure » de la Suédoise Ninja Thyberg raconte le parcours de Bella (Sofia Kappel) une jeune Suédoise venue à Los Angeles pour « faire carrière » dans le monde du X.

Comme toutes les apprenties starlettes, Bella passe son premier casting et doit avoir un rapport filmé avec un vétéran du milieu.

Fière d'avoir surmonté sa peur, Bella poste immédiatement des photos de son « exploit » sur les réseaux sociaux et sympathise avec Bear (Chris Cock)  qui lui donne de judicieux conseils pour arriver à ses fins.

Dans sa colocation d'apprenties « porn stars » Bella est proche de Joy (Revinka Ann Reustle) une fille vulgaire débarquée de son Sud natal.

Ensemble elle se rendent à un shooting et y croisent Ava (Evelyn Claire) faisant partie du club fermé des « Spiegler gilrls » l'équivalent de l'élite du porno.

Ava snobe ouvertement leur manque d'expérience mais attire la convoitise de Bella.

Son joli physique et une touche d'audace la font remarquer à une soirée que gâche Joy en poussant un célèbre harder Caesar (Lance Hart) dans une piscine.

Pour se démarquer, Bella doit passer aux pratiques « extrêmes » : elle accepte donc de se faire ligoter et maltraiter pour un tournage afin d'augmenter sa présence sur les réseaux sociaux.

Mais un tournage trop « hard » avec deux hommes la frappant et lui crachant dessus provoque un blocage. En larmes, elle quitte le tournage et vire son agent Mike (Jason Toller) après une violente dispute.

Sans agent, Bella tourne gratuitement avec Bear une scène interraciale ou elle subit une double pénétration anale.

Malgré la douleur, cette performance booste sa popularité et c'est avec une nouvelle assurance qu'elle va trouver Spiegler pour parvenir à se faire mettre à l'essai.

Lors de son premier tournage, elle tend une perche à Joy pour l'inclure mais lorsqu'elle découvre que son partenaire est Caesar, la situation dégénère et Joy doit elle aussi partir.

Mal à l'aise, Bella continue et retrouve ensuite Ava dans une scène lesbienne. Jalouse, cette dernière prétexte une infection pour ne pas la lécher mais lorsque Bella se munit d'un gode ceinture, elle se venge en dominant avec violence sa partenaire.

Devenue une proche de Spiegler, Bella est à présent invitée aux soirées dans lesquelles se presse tout le gratin du X, mais son profond malaise la reprend et dans la voiture de luxe qui la ramène avec Ava, elle demande à sortir...

En conclusion, « Pleasure » est un Ovni cinématographique qui s'attaque courageusement à l'envers du décor du X américain avec ses jeunes filles de la classe moyenne rêvant de célébrité fulgurante et d'argent facile...mais devant pour cela subir des pratiques de plus en plus extrêmes incluant violence et humiliation.

C'est ce lourd prix à payer que doit supporter Bella dont on ne connait pas les réelles motivations...

Entre ses scènes crades mais réalistes tournées avec de vrais acteurs en érection, « Pleasure » décrit merveilleusement bien la concurrence féroce entre les starlettes...

Malgré ses qualités, « Pleasure » n'a pour moi capturé qu'une partie de la réalité, notamment la prise de drogue, le trafic de femmes alimenté par les réseaux mafieux et les séquelles physiques et morales pour les « actrices » broyées dans cette colossale machine à fric !

Saluons cependant la performance incroyable de Sofia Kappel qui n'a pas hésité à se mettre en danger dans ce film !