Spawn, tome 9, confrontation (Todd Mc Farlane, Brian Holguin, Greg Capullo, Steve Niles)

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Les aventures de Spawn nous emmènent en 2011 sur le tome 9 intitulé « Spawn, volume 9, confrontation ».

Comme sur le précédent volume, Todd Mc Farlane se fait aider de Brian Holguin et en plus de Steve Niles, tandis que le fidèle dessinateur Greg Capullo s’adjoint les services de Angel Medina.

Dans la première partie du récit, on découvre un Spawn mobile et indépendant, libéré de ses pesantes contraintes familiales et célestes pour se consacrer à la tache d’un justicier costumé au sens le plus classique du terme.

Après avoir durement contré à la tentative de récupération du démon Mammon, qui sous les traits d’un séduisant play boy cache un féroce concurrent de Malebolgia lui-même, Spawn, voguant d’aventures en aventures, châtie un juge pédophile dans le Connecticut, un groupe de violeurs-assassins-racistes dans l’Illinois puis passe au niveau supérieur avec Mark, une sorte de gourou urbain adepte des pratiques sataniques.

Marginal féru de sciences occultes, Mark kidnappe une jeune paumée gothique pour participer à un puissant rite satanique visant à invoquer Spawn et à lui proposer d’échanger son âme contre la sienne.

Ebranlé par ce marché inhabituel qui lui permettrait de renouer avec sa vie humaine, Spawn transporte Mark dans sa représentation personnelle de l’Enfer.

Loin de se démonter, le gourou franchit toutes les étapes avec un certain brio et croit ainsi avoir gagné le droit de prendre la place de Spawn.

Mais au final, Spawn lui révèle que ses médiocres pouvoirs occultes ne représentent rien pour lui et le châtie encore plus durement de ses prétentions en l’empalant sur la  fourche d’une statue.

Le héros maudit démantèle ensuite un club privé anglais ou les membres sont tirés au sort et impitoyablement traqués pour être tués et dévoré dans le but final que le dernier membre s’étant approprié tous les pouvoirs, soit capable d’invoquer le puissant démon Urizen.

Le scénario n’oublie pas totalement la famille Simmons-Blake, puisque Spawn continue d’apporter à distance sa protection à la petite Cyan, régulièrement persécutée dans ses rêves par le clown Violator et que Wanda annonce à son mari qu’elle est enceinte.

Puis les pièces du puzzle final commence à s’assembler quand deux démons mineurs, Zabraxas et Abbadon, prennent les traits de deux voyous pour invoquer après un sacrifice humain de treize personnes la venue de Urizen, immense démon immortel à la peau aussi noire que la nuit.

Urizen représentant la destruction de toute forme de vie et de toute forme d’âme, sa venue sur terre, ne peut que conduire à une réaction des forces célestes ce qui déclenchera ensuite le fameux Armageddon pour lequel a été crée Spawn.

On comprend donc que l’enjeu est ici fondamental dans l’histoire du récit.

Bien entendu Spawn détecte l’ampleur de la menace et s’en prend au démon pour après une lutte d’une violence inouïe, comprendre que malgré ses immenses pouvoirs il est cette fois surclassé.

Pour parachever sa victoire, Urizen empale Spawn sur le poteau d’une station service et poursuit son œuvre infernale de destruction à l’aide de gigantesques faux et chaines.

Spawn reçoit alors l’aide imprévue des forces végétales, sensé représenter la voix de la Nature, s’érigeant contre ce combat insensé entre le Bien et le Mal.

Son corps est régénéré, couvert de végétation et réinvesti de pouvoirs supplémentaires de contrôle des forces élémentaires.

De plus Angela, l’ange déchu sexy et athlétique, fait une entrée fracassante en interceptant Zabraxas et Abbadon lâchement en fuite une fois leur œuvre accomplie.

Angela s’allie avec un Spawn requinqué pour obtenir des informations sur Urizen soit par l’intermédiaire de l’interrogatoire des démons capturés soit par celui du vieux Cogliostro retiré en ermite en Nouvelle Ecosse.

Puis un violent conflit éclate entre Angela et ses sœurs séraphines qui devant la virulence de la menace représentée par Urizen, veulent intervenir et faire de la Terre un immense champs de bataille ce qui provoquera l’Apocalypse.

Après que Angela soit parvenu à contenir par la force la milice séraphine commandée par Domina, elle rejoint Spawn qui déchaine la puissance d’un Dieu pour tenter d’arrêter Urizen.

Le combat est à vrai dire digne d’une légende épique et au final, Spawn doit utiliser toute la puissance dont l’a investi la Nature (feu, air, eau, terre) en plus de ses pouvoirs infernaux poussés aux maximum pour emprisonner à nouveau Urizen dans une prison de pierre sous terraine.

A peine remis d’un combat aussi épique, Spawn comprend que Malebolgia est l’instigateur de l’arrivée de Urizen sur Terre et décide d’aller directement au huitième cercle de l’enfer pour régler ses comptes avec lui.

Tandis que Wanda est hospitalisée d’urgence, inconsciente après les complications de sa grossesse, Spawn aidé encore une fois de la sexy Angela fait face à son ancien maitre et finit après un lutte acharnée par le tuer.

Le combat coute malgré tout la vie à Angela qui lui révèle avant de mourir qu’on a toujours le choix dans sa vie.

Fermement attaché à son libre arbitre, Spawn refuse en effet le trône de Malebolgia que lui avait vicieusement proposé son rival Mammon.

Apaisé, Spawn rend le corps de Angela à ses sœurs céleste qui la réhabilite, puis apaisé, rejoint les rues de New-York qu’il considère comme son fief.

Les choses tournent également mieux pour Wanda qui accouche finalement de deux jumeaux Kate et Jake et vient rendre un bel hommage sur la tombe de son défunt mari, Al Simmons.

En conclusion, « Spawn, tome 9, confrontation » peut être considéré comme la superbe apothéose de la saga initiée par le génial Mc Farlane qui doit au final également beaucoup au style puissant et flamboyant de Capullo.

Le duo magique délaisse finalement l’intrigue policière autour des magouilles du patron de la CIA, et des courageuses actions isolées de sans grades comme les détectives Burke/Twitch, pour se focaliser vers le dénouement avec l’affrontement final entre les forces du Bien et du Mal.

Mais cette lutte qui pourrait sembler au premier abord binaire prend toute sa saveur dans le rôle ambivalent du Spawn, qui se référant au libre arbitre des vestiges de sa conscience humaine se rebelle contre son maitre et prend le parti de le combattre sans pour autant rallier le camps divin représenté lui aussi de manière plutôt limitée et fanatique.

Devenu un enjeu majeur dans la lutte, Spawn reçoit l’aide inattendu d’une troisième force, celle de la Nature qui pourrait représenter les religions païennes des temps antiques.

Nanti de telles responsabilités, le héros maudit dépasse sa conditions d’humain tourmenté ou de pion mal à l’aise pour accepter son rôle d’arbitre des forces surnaturelles.

Plus que ce superbe dénouement avec des combats légendaires « larger than life«  , « Spawn, tome 9, confrontation » brille par la puissance des textes sombres et littéraire de Mc Farlane, qui confère à ce comic book pas comme les autre, le statut d’œuvre culte.

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