L'océan est mon frère (Jack Kerouac)
Sorti en 2011, « L'océan est mon frère » est en réalité le premier roman de Jack Kerouac écrit en 1942 mais publié à titre posthume.
Alors que la Seconde guerre mondiale vient d'éclater et que les Américains ne sont pas encore pleinement engagés, Wesley Martin, fils d'un patron de bar de Boston mène une vie de bohème, partagé entre voyages lointains dans la marine marchande et vagabondages sur le sol américain.
Au cours d'une virée dans le Bronx, très alcoolisé, il fait la connaissance d'un groupe de jeunes parmi lesquels se trouve Polly qu'il avait abordée et Bill Everhart, un professeur de littérature universitaire.
Fasciné par la liberté et la charisme du marin, Everhart décide de plaquer sa petite vie de privilégié et de le suivre pour s'engager comme matelot pour une traversée périlleuse devant l'enmener jusqu'au Groenland.
Après des adieux délicats à sa famille, Everhart suit Wesley dans un périple devant les mener de New-York à Boston principalement en autostop.
Errant de camions en terrains vagues et bars, le duo finit par arriver jusqu'à Boston ou l'attend le Westminster un imposant cargo.
Avant d'embarquer, Wesley en profite pour saluer son père et y croise son ex femme Edna, qui le supplie de retourner vivre avec elle.
Wesley est ébranlé par les supplications d'Edna, issue d'une famille riche, mais reprend finalement le chemin du navire.
A bord, Everhart fait la connaissance de Meade, un militant révolutionnaire d’extrême gauche qui revient d'une campagne contre les troupes fascistes de Franco en Espagne.
Les débats entre Everhart, intellectuel de gauche peu propice à l'action et Meade, plus courageux et physique sont intenses et l'ex professeur a du mal a cacher sa fascination pour tout ce Meade incarne.
Après le départ en mer, Wesley doit intervenir pour séparer des marins belliqueux et Everhart peu vivre son aventure maritime avec toujours la peur chevillée au corps.
En conclusion, « L'océan est mon frère » est un ouvrage qui préfigure la suite de l’œuvre de Kerouac.
On y retrouve déjà ses thèmes de prédilection : l'ode à la liberté, la vie sans entrave, quitte à lorgner vers la marginalité, mais également une contestation sociale du système américain avec un intérêt marqué pour les mouvements d’extrême gauche, très en vogue au sein de certains milieux intellectuels universitaires.
On imagine Kerouac comme la synthèse de Welsey et Everhart, à la fois marin baroudeur et intellectuel sophistiqué, et peut-être Meade comme une sorte d'idéal inatteignable.
Certes les dialogues dans le navire sont parfois agaçants car tournant en rond, mais le style de Kerouac rend l'ensemble fluides et plaisant avec ce doux parfum d'aventure maritime en lisière du sanglant conflit qui se prépare.
Commentaires
Enregistrer un commentaire