Emigrate (Emigrate)

 


En 2007, Richard Zven Kruspe, célèbre guitariste du groupe allemand Rammstein, décide de voler de ses propres ailes de fer et fonde son propre groupe Emigrate avec dans la foulée l’album du même nom.

Composé d’Olsen Involtini (guitare), Arnaud Giroux (basse) qui derrière Kruspe, forment l’ossature de base, « Emigrate » et sa pochette futuriste débutent par son morceau éponyme, très influencé par le métal industriel de Rammstein avec son chant désincarné ses guitares lourdes et ses samples permanents.

Un vent de rage néo-punk à la Ministry souffle sur « Wake up » qui vient bousculer l’auditeur enchainé de « My world » doté lui aussi d’une dynamique soutenue.

On ralentit un peu la cadence pour poser un « Let me break » aux variations plus travaillées tout en conservant la même puissance soigneusement canalisée.

Tout le monde sait que derrière tout dur tatoué se cache toujours une certaine sensibilité, aussi « In my tears » et « Babe » ballades au pessimisme dark confirment elles allégrement cette règle générale.

Emigrate parvient difficilement à s’extirper de ce spleen sur « New York city » à l’aide de refrains enfin plus vivants mais ne peut empêcher le doute de s’installer sur « Resolution » renouant certes avec la puissance des premiers morceaux mais avec une certaine lourdeur malhabile en sus.

On saluera le bel effort au micro de Kruspe qui offre une variation intéressante de ses capacités vocales presque pop sur « Temptation » pour ensuite revenir à un copier/coller de Rammstein sur le lancinant « This is what » et terminer en douceur sur la ballade éthérée « You can’t get enough ».

En conclusion, « Emigrate » est un bon album de metal industriel mélangeant froideur, rigidité et tentatives mélodiques.

Ayant été élevé à bonne école, le groupe marche dans les traces de ses glorieux ainées, notamment Nine inch nails et Rammstein, rappelant également la courte tentative de Rob Halford sur le projet Two.

Peinant parfois à se détacher de ses encombrantes influences germaniques, « Emigrate » montre aussi ses limites sur les ballades, assez nombreuses du disque, parvient malgré tout à tirer honorablement son épingle du jeu pour constituer un premier essai encourageant, qui ne trouvera de suite que sept années après…

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