La grande évasion (John Sturges)

 


Retour à des choses plus traditionnelles avec « La grande évasion » de John Sturges.

Sorti en 1963 d’après un récit d’un prisonnier de guerre, « La grande évasion » relate de manière simple la quête de prisonniers anglo saxons de la Seconde guerre mondiale pour s’échapper d’un camp de concentration situé en Allemagne.

Détenu par la Luftwaffe en raison de leur statut d’aviateurs, les prisonniers bénéficient de conditions de détention humaines, le commandant Von Luger (Hannes Messemer) traitant pratiquement d’égal à égal avec son homologue anglais le colonel Ramsey (James Donald).

Au sein du camp, de fortes personnalités ne tardent pas à émerger comme le capitaine Virgil Hilts (Steve Mc Queen), américain hâbleur connu pour ses multiples tentatives d’évasion qui lui valent d’être rapidement mis en quarantaine ou il fait la connaissance de Archibald Ives (Angus Lennie) un petit homme ex jockey dans le civil.

Malgré l’absence du franc tireur Hilts, les autres prisonniers décident de s’organiser pour s’évader en creusant un tunnel sous le camps pour arriver jusqu’aux bois.

Sous l’autorité du commandant Roger Bartlett (Richard Attenborough) arrivé sur place après avoir subi un interrogatoire de la Gestapo et du capitaine Bob Hendley (James Garner) expert en vol de matériel , chacun se voit allouer plusieurs taches, le rugueux Danny Wellinski (Charles Bronson) se dévouant pour creuser, l’australien Sedgwick (James Coburn) fabricant une ingénieuse pompe à air comprimé et même le placide Colin Blythe (Donald Pleasance) se trouve chargé de fabriquer de faux papiers permettant aux évadés de fuir à travers l’Allemagne.

Patiemment les prisonniers échafaudent leur plan, échappant aux incursions surprises de leurs geôliers allemands comme Werner (Robert Graf) ou Strachwitz (Harry Riebauer), se mettant à jardiner la terre devant leur baraquement pour disperser les gravats de leurs excavations ou à chanter lorsqu’ils fabriquent des pitons métalliques destinés à empêcher les tunnels de s’effondrer.

Malheureusement Ives n’a pas la patience d’attendre l’aboutissement du projet et est tué dans une tentative d’évasion solitaire et suicide mais Hilts fraichement libéré se joint aux autres prisonniers.

Le soir venu, chacun surmonte sa propre appréhension personnelle, Colin sa cécité partielle, Danny sa claustrophobie pour se glisser l’un après l’autre dans l’étroit tunnel vers la sortie.

Hilts passe le premier et donne le tempo pour les autres mais une alerte au bombardement perturbe les plans d’évasion et fait détecter une partie des prisonniers.

Ceux qui sont parvenus à passer tentent individuellement leur chance, certains comme Bartlett et Sandy Mc Donald (Gordon Jackson) profitant de leur bonne maitrise de l’allemand pour fuir par train, d’autres comme Sedgwick à vélo, comme Willinsky/Dickes (John Leyton) en barque, comme Hendley dérobant un avion pour prendre en charge Blythe, tandis que Hilts tente lui sa chance à travers champs juché sur une moto Triumph.

Mais les Allemands donnent la chasse efficacement tuant Blythe après le crash de l’avion, reprenant Bartlett et Mc Donald finalement trahi par l’accent anglais de ce dernier puis Hilts non sans une hallucinante course poursuite à moto se soldant par une chute dans les barbelés de la frontière.

Les SS entrent alors en action et font exécuter 50 des prisonniers dont Barlett et Mc Donald.

Hilts est ramené au camp mais conserve sa fierté bravache, seul Sedgwick récupéré par la résistance et le duo Willinsky/Dickes sur un navire parvenant à concrétiser durablement leur cavale.

En conclusion, malgré son statut de classique du cinéma son Oscar et son Golden globe, « La grande évasion » est vieux et long film aujourd’hui dépassé en rythme et en réalisme notamment par l’attitude étonnamment courtoise et presque sympathique des soldats de la Luftwaffe comparés aux plus durs SS.

Seule la distribution éblouissante de Mc Queen, Bronson et Coburn plus virils et charismatiques que jamais et la fameuse scène de poursuite en moto, méritent selon moi qu’on visionne encore ce film.

Ceci reste à mon sens trop peu pour s’atteler sans douleur aux presque 3h de durée de ce film d’hommes des années 60.

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