Spawn, tome 10, ascension (Todd Mc Farlane, Brian Holguin, Steve Niles, Angel Medina)

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Je pensais qu’avec l’exceptionnel volume 9 des aventures de Spawn, Todd Mc Farlane était arrivé à une sorte d’apothéose autour de son personnage devenu au fil des épisodes culte mais en 2012, le créateur associé dorénavant à Brian Holguin et Steve Niles redonne une suite aux aventures du héros de l’enfer avec « Spawn, tome 10, ascension ».

Petite révolution, Angel Medina remplace à présent le surdoué Greg Capullo aux dessins.

Après une lutte aussi intense et paroxysmique ayant mené Spawn a tuer son maitre, le démon Malebolgia mais aussi à perdre son amie ange déchue Angela, une place est vacante pour commander les cercles supérieurs des enfers.

Ayant refusé le trône, Spawn pense à tort être dégagé de ses obligations et revient sur Terre plus dur et froid que jamais vis-à-vis de son passé humain, sans réellement comprendre qu’un autre démon dominant nommé Mammon va intriguer contre lui pour le pouvoir comme lorsqu’il ravit l’âme d’une jeune fille appelée Théa, capable pour son propre malheur de percevoir la destinée des êtres humains.

Délaissant quelque peu son nouvel ennemi, Spawn interfère dans la vie d’un collectionneur d’objets nazi, qui revit par son influence le passé de commandant d’un camp de la mort, pour pouvoir éprouver le remord nécessaire à ses actes et ériger une tombe à la mémoire d’une jeune fille précocement décédée dans son camps.

Le héros de l’enfer traite également le cas d’enfants possédés par le démon voulant sacrifier l’un des leur camarde de classe, avant de retrouver son vieil ennemi Overt-kill miraculeusement reconstruit par un mystérieux commanditaire.

Malgré sa soif de vengeance, l’arsenal cybernétique d’Overt-kill ne pèse en réalité pas bien lourd face à un Spawn maitrisant encore davantage ses immenses pouvoirs et se fait salement massacrer.

Patiemment, Spawn remonte jusqu’au commanditaire et retrouve son autre vieil ennemi Jason Wynn qui a également récupéré une cassette vidéo qu’il menace de diffuser auprès des média généralistes afin de rendre publique l’existence de Spawn.

Spawn, particulièrement raffiné dans sa vengeance persuade mentalement Wynn qu’il a été écorché vif pour le rendre fou à lier.

Arrive ensuite la grande histoire de ce volume 10 avec une nouvelle menace d’envergure, l’arrivée d’une secte de vampire pseudo divins emmenés par leur leader Simon pur qui pour montrer sa domination, assassine le vieux vampire solitaire Wolfram qui avait déjà posé des problèmes à Spawn.

Cette histoire se mêle au destin de Max, le fils fugueur de Twitch, passablement à la dérive qui rencontre une jeune femme appelée Dawn, qui lui donne le premier réconfort de sa vie de jeune paumé.

Bien que songeant à son fils aimé, Twitch est fortement occupé avec son collègue Sam à interroger pour le compte de Spawn, la tête de Wolfram récupérée par les démons Abbadon et Zabraxas, que Spawn a également réquisitionnés en faisant jouer son statut de démon supérieur.

Les recherches de Spawn sont motivés par le fait qu’il ait pu tâter de la menace représentée par Simon pur et ses hordes de jeunes vampires fanatisés après quelques accrochages musclés précurseurs de la suite.

Wolfram révèle l’origine des vampires divins en livrant une version biaisée de la Bible pour expliquer leur volonté de prolifération.

De son coté, Max séduit par Dawn en réalité disciple de Simon, est entrainé pour rejoindre la secte mais résiste néanmoins de ses dernières forces.

Il sera sauvé par Abbadon et Zabraxas envoyés par Spawn.

Cependant, l’heure de l’attaque massive de Simon et ses sbires arrive et Spawn doit alors user de toute l’étendue de ses immenses pouvoirs aquatiques et infernaux pour les tuer, malheureusement temporairement.

Simon perd un avant bras dans la bataille ce qui ne fait que raviver sa haine et son envie de lancer un massacre de masse contre tous les pécheurs humains qu’il semble reconnaitre à une marque invisible qu’ils portent sur leur front.

Mais Simon va s’apercevoir des multiples ressources de Spawn qui fait disparaitre les marques sur les front ce qui perturbe l’attaque des vampires et les attire pour un règlement de compte final en plein cœur d’un Central Park bouclé par Twitch et Sam.

Tandis que Abbadon et Zabraxas invoque un rituel démoniaque sensé perturber les vampires, Spawn déchaine toute sa puissance en invoquant forces élémentaires et  animales (rats, chauve souris) pour provoquer l’apparition de la marque du péché sur le front de Simon qui est donc détruit par ses propres vampires, avant d’être eux même désintégrés par l’action conjuguée du tandem Abbadon-Zabraxas.

En guise d’ultime action, Spawn va trouver un Twitch au bord du suicide car envahi par un grand sentiment d’échec personnel vis-à-vis de Max et l’empêche d’aller au bout de son acte …

En conclusion, « Spawn, tome 10, ascension » est inférieur à son prédécesseur et déçoit un tantinet.

Bien entendu, d’atmosphère ultra sombre est toujours présente et on apprécie toujours grandement les incartades en solo du héros de l’enfer qui vient châtier les apprentis sorcier manipulant des forces démoniaques qui les dépassent.

Il est également intéressant de voir se développer l’aspect familial de la vie de Twitch, sans doute le policier le plus attachant de la saga, avec ce fils perdu qui le taraude jusqu’à l’amener au désespoir.

Mais la grande attaque de la secte des vampires divins au look inspirés de « Blade » manque un peu d’ampleur pour pleinement passionner.

Mc Farlane nous sert également un peu de réchauffé avec un Wynn amaigri et marginalisé qui ressuscite pour rien le pantin cyborg Overt-kill.

Autre point moins positif (sans être complètement rédhibitoire), le style de Médina épouse certes bien l’atmosphère gothique-musclée de Spawn, mais se montre souvent cafouilleux dans les scènes de combat ou on ne comprend pas grand-chose.

Ce recul est cependant normal après l’apothéose du précédent opus et on est en droit de garder la foi en Spawn pour de nouvelles et passionnantes aventures …

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