Candide ou l'optimisme (Voltaire)

 4

 candide

Nous restons dans le domaine du conte philosophique avec « Candide ou l‘optimisme » de Voltaire

Paru en 1757, « Candide ou l‘optimisme » raconte l’histoire d’un jeune allemand de  élevé comme un fils par un baron de Westphalie malgré une ascendance douteuse.

Tout jeune, Candide reçoit l’éducation d’un maitre philosophe adepte de Leibniz appelé Pangloss, qui lui serine à longueur de temps que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et justifie par un tissu d’inepties l’ordre naturel des choses.

Mais la vie du jeune homme bascule lorsqu’il annonce au baron son désir d’épouser sa fille la jolie Cunégonde.

Le baron courroucé le chasse de sa demeure et commence alors une vie d’errance à travers le monde.

Enrôlé de force dans l’armée bulgare, il découvre brutalement l’horreur de la guerre, la mort du baron, de Cunégonde et le sort cruel dévolu à son maitre Pangloss, défiguré par la petite vérole à la suite d’une aventure avec une servante mais qui ne renonce pas pour autant à sa philosophie d’optimisme béat.

Pris en charge par un homme d’affaires protestant anabaptiste appelé Jacques, Candide s’embarque avec lui et Pangloss pour un voyage à Lisbonne.

Mais le voyage tourne à la catastrophe, le navire s’abime dans une tempête au cours de laquelle le bon Jacques trouve la mort et même si Pangloss et Candide survivent, ils découvrent une ville ravagée par un tremblement de terre.

Les autorités religieuse de Lisbonne décident alors d’exécuter des hommes pour apaiser le courroux divin et leur choix se portent sur Pangloss accusé de propos hérétiques.

Le philosophe est donc pendu tandis que Candide reçoit des coups de bâton.

Choqué et déprimé par la perte de son mentor, Candide est recueilli par une vieille femme qui lui offre le plaisir de revoir Cunégonde finalement vivante.

La jeune femme raconte l’horreur de l’attaque des Bulgares, les viols répétés, le miracle de la survie, puis la vente de militaires en hommes d’affaires pour finir chez un marchand juif nommé Don Issachar qui la plaça dans une maison de campagne à Lisbonne.

Cunégonde révèle à Candide qu’elle est actuellement partagée entre Issachar et un Inquisiteur portugais, également attiré par ses charmes.

Une violente dispute éclate donc entre le juif jaloux et Candide qui finit par le tuer.

Sur sa lancée il tue également l’Inquisiteur et doit par conséquent fuir en Argentine via l’Espagne avec la vieille femme et Cunégonde.

Au cours du voyage en bateau, la vieille femme raconte son histoire de noble déchue encore plus horrible que celle de Cunégonde.

Fille du Pape et d’une princesse de Palestine, cette femme fut en effet à la mort de son mari capturée par des pirates puis vendue comme esclaves dans un Maroc déchiré par la guerre, avant d’échouer en Turquie alors en pleine guerre contre la Russie.

La femme survit à la guerre mais y perdit une fesse, coupée pour nourrir les soldats turcs assiégés.

Prise en main par les Russes vainqueurs, la femme fut une nouvelle fois ballotée de pays en pays avant de terminer à Lisbonne.

A Buenos Aires, Cunégonde est forcée d’épouser le gouverneur de la ville et donc de se séparer de Candide qui doit continuer à fuir ses poursuivants décidés à lui faire payer le meurtre de l’Inquisiteur.

Aidé d’un serviteur métis indien appelé Cacambo, il fuit vers le Paraguay ou il rencontre par hasard le frère de Cunégonde, devenu capitaine et prêtre d’une garnison de mercenaires allemands s’apprêtant à partir en guerre contre l’Argentine.

Les choses se gâtent une nouvelle fois lorsque Candide lui annonce son désir d’épouser sa sœur et le fils du baron est alors tué après une violente dispute.

La fuite de Cacambo et Candide se poursuite donc inlassablement et les mènent vers un pays caché et merveilleux appelé Eldorado ou les habitants sont simples, vertueux mais surtout dotés d’immenses richesses en pierres précieuses.

Les deux hommes vivent alors une vie de rêve dans les palais du roi ou ils sont traités avec les meilleurs égards.

Pourtant ils se lassent de ce paradis et le quittent les bras chargés de pierres précieuses.

Cacambo est envoyé au Paraguay pour racheter Cunégonde tandis que Martin resté au Surinam, se fait abuser par de nombreux profiteurs attirés par ses richesses mais finit par trouver un navire désireux de les ramener en France.

Avant de partir Candide, se fait l’ami d’un philosophe hollandais nommé Martin persécuté pour ses croyances et l’emmène avec lui dans le voyage retour.

Martin apparait comme l’anti Pangloss et fait preuve d’un esprit beaucoup plus lucide sur la bêtise et la cruauté des hommes, incapable selon lui d’atteindre le bonheur.

A Paris, Candide aidé par son argent, fréquente les cercles mondains et découvre une vie d’êtres superficiels, stupides et profiteurs.

Malgré l’aide de son ami Martin, il est abusé par un abbé périgourdin qui le met en relation avec un ami pour capable de l’emmener à Venise, ville ou se trouve à présent Cunégonde, malade.

Après un court passage en Angleterre, Candide et Martin arrivent à Venise ou le naïf est une nouvelle fois victime de son bon cœur en aidant financièrement l’ancienne servante de son maitre devenue prostituée.

Martin lui démontre que cette aide qu’elle a consciencieusement dilapidé, n’a pas contribué à rendre la fille plus heureuse puis que le noble vénitien Pococuranté riche intellectuel lassé de tout et critiquant tous les auteurs classiques, n’est pas non plus plus heureux.

A Venise point de Cunégonde retenue comme esclave d’un roi déchu de Transylvannie à Constantinople.

Avant de partir, Candide et Martin retrouvent Cacambo qui leur explique comment il a acheté la liberté de Cunégonde au gouverneur de Buenos Aires et comment le voyage de retour a été mouvementé puisqu’il a fini comme esclave  d’un Turc.

Candide rachète la liberté de Cacambo mais découvre également Pangloss et le baron allemand retenus comme galériens !

Les deux hommes revenus d’entre les morts racontent leurs histoires à dormir debout.

Bon prince, Candide rachète également leur liberté mais doit à nouveau subir l’ingratitude du baron qui refuse qu’il épouse Cunégonde !

La sanction sera de re-tuer le baron !

Au final, Cunégonde est retrouvé avec la vieille vivant à Constantinople

Vieillie et enlaidie, elle a perdu de sa beauté et Candide ne l’épouse qu’à contre cœur par soucis de ne pas perdre la face devant le baron.

Le ménage est alors difficile avec une femme acariâtre, Cacambo croulant sous les taches et les deux philosophes Martin/Pangloss aux vues si opposées.

Pourtant, Candide trouve finalement le conseil salvateur auprès d’un vieux sage turc qui lui enseigne que l’homme est fait pour travailler à des actions concrètes, manuelles en restant dans des domaines limités bien loin des luttes de pouvoir, des mondanités et plus étonnant des raisonnements intellectuels complexes sans réelle application.

Il met donc ces conseils en pratique et mène une vie heureuse entouré des siens.

En conclusion, « Candide ou l’optimisme » est une épopée cruelle ou le héros un homme simple, naïf et généreux est sévèrement mis à mal par une succession d’évènements tous plus improbables qui lui font courir le monde en essuyant de cruelles désillusions.

Les aventures de Candide sont parfois difficiles à suivre avec de brusques revirement de situations sans trop d‘explications, des personnages disparaissant (mourant !) avant de réapparaitre miraculeusement.

Mal conseillé par les philosophes, le stupide Pangloss qui paye cher sa philosophie d’optimiste béat, puis Martin certes plus lucide, mais convaincu que le bonheur n’existe pas, Candide souffre et se raccroche à son amour fragile pour Cunégonde, dont l’extrême mobilité géographique n’est qu’un prétexte à accomplir le tour du monde.

Voltaire est particulièrement habile en montrant que même la vie dans l’Eldorado ne suffit pas à rendre les hommes heureux et que l’accumulation de richesse n’aboutit qu’à attirer d’innombrables profiteurs sangsues, sources de bien des problèmes.

La solution surgit donc de la manière la plus inattendue avec le retour à des valeurs simples, concrètes, physiques voir manuelles.

La symbolique est forte, se cantonner à son petit près carré, trouver une occupation concrète, se réaliser soi même tout en gardant conscience de ses limites.

Une philosophe du repli sur soi au final simple et modeste allant à l’encontre des rêves de grandeurs, de contrôle et reconnaissance des êtres humains dits ambitieux.

J’ai bien entendu gouté la profondeur philosophique de « Candide ou l’optimisme » mais ai trouvé le livre un peu trop agité, cruel et invraisemblable dans sa forme.

Commentaires