Spawn, tome 8, confessions (Todd Mc Farlane, Brian Holguin, Greg Capullo)

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En 2010, le super héros Spawn semble une franchise bien rodée et Todd Mc Farlane s’adjoint les services de Brian Holguin pour toujours avec son fidèle dessinateur Greg Capullo sortir « Spawn tome 8, confessions ».

Dans ce nouveau récit, Spawn continue son apprentissage de guerrier de l’enfer en suivant Cogliostro qui lui révèle une partie de son histoire d’ex Spawn, parvenu à s’affranchir de la tutelle du Diable pour être à présent indépendant.

Dans les bas fonds de Rat city, les meurtres de clochards augmentent de manière endémique, ce qui pousse Spawn a mettre son duo de détectives Sam Burke/Twitch Williams sur la piste d’un tueur en série laissant de mystérieuses marques sur le corps de ses victimes.

Au cours d’une incursion dans les ruelles sombres, Twitch est grièvement blessé à la tête après une fusillade.

Spawn utilise son fluide necroplasmique pour sauver le policier et accomplit un nouveau miracle défiant les lois de la médecine.

Pendant que l’enquête se poursuit, les auteurs introduisent un nouveau personnage, Ethan Crone, écrivain solitaire et ténébreux, ayant décidé de s’intéresser à Spawn en tant que mythe urbain.

Devant la perplexité des détectives qui reçoivent des messages truffés de fautes d’orthographe sensé revendiquer les crimes, Spawn se rend sur une scène de meurtre et utilise ses pouvoirs extra sensoriels pour remonter la piste du tueur.

Il se rend donc chez Sarah Frost, sympathique médecin ayant sympathisé avec Burke pendant que Twitch était hospitalisé.

Il découvre la double vie de Frost, obsédé par la propreté et par une volonté de purification de la ville.

Le châtiment pour la tueuse est terrible puisqu’elle est subjuguée d’infâmes insectes qui la font devenir chenille au point de s’intoxiquer en se vidant des dizaines de bombes aérosols sur la corps.

La sagacité de Burke et Twitch semble payer puisqu’ils se rendent les premiers dans l’appartement de Frost et recueillent en apparence tous les lauriers de la résolution de l’enquête.

La vérité pourtant est beaucoup plus complexe, puisque le véritable tueur est Billy Kincaid, l’ancien tueur psychopathe tué par Spawn, dont l’âme damnée a  passé un contrat avec Malebolgia afin de continuer à accomplir sa moisson de crimes sur terre.

Doté à présent de pouvoirs surnaturels, Kincaid peut posséder psychiquement l’esprit de ses victimes et les forcer à commettre des crimes atroces avant de les recueillir comme esclaves dans l’au-delà.

Vicieux, cruel et revanchard, Kincaid s’en prend à des innocents comme des enfants et se rapproche dangereusement du cercle d’amis de Spawn en tentant de tuer la femme de Twitch dans une rame de métro.

Bien entendu Spawn réagit brutalement et tente d’arrêter le marchand de glace tueur d’enfants, mais il découvre que nanti des pouvoirs de l’enfer Kincaid est capable à présent de le dominer.

Burke et Twitch font de leur mieux pour aider Spawn mais leurs compétences demeurent insuffisantes pour traquer un ennemi aussi dangereux.

Spawn ne doit donc que compter sur lui-même pour arrêter le monstre qui a maintenant menacé Cyan et son arrière grand-mère aveugle.

Une surprise survient pourtant tandis que Kincaid s’en prend à Jason Wynn, le redoutable patron de la CIA, en prenant le contrôle de son esprit, l’obligeant à à se prendre pour Gengis Khan pour commettre un carnage dans une station service, puis à fuir dans des ruelles sordides ou il côtoie toutes les couches les plus basses de la société.

Pourtant l’esprit farouche de Wynn parvient à résister assez pour ne pas basculer complètement dans l’au-delà et l’ex patron déchu survit en animal traqué à cette terrible épreuve.

Kincaid essaie de s’insinuer dans l’esprit de Cyan pour lui faire assassiner ses proches et lâche sa horde de zombie possédés en plein Rat city.

L’affrontement est à présent inévitable avec le maitre des lieux.

Astucieusement, Spawn évite le choc frontal qui lui saurait défavorable et attire Kincaid habitant le corps d’un jeune policier dans l’endroit appelé la zone aveugle ou les pouvoirs des soldats de l’enfer n’ont plus cours.

Les deux ennemis s’affrontent donc d’homme à homme, mais même dans ce registre, le vicieux Kincaid parvient à duper Spawn pour prendre l’avantage.

Il faut donc l’intervention de Twitch pour lui loger une balle dans la tête et ainsi faire évaporer la conscience Kincaid tandis que le policier innocent meurt sur le coup.

Après une aventure aussi rude, Twitch prend un repos bien mérité auprès de sa nombreuse famille et Spawn tue symboliquement son ancien lui, le soldat Al Simmons qui lui reproche sa faiblesse et son attentisme.

Ebranlé par ce face à face, Spawn comprend qu’il doit faire le deuil de son humanité et disparait purement et simplement de Rat City.

Les mois passent, l’image de Spawn s’estompe, laissant place à une sorte de légende urbaine entretenue par des témoignages embrouillés de clochards avinés.

Seul l’écrivain Crone essaie de retrouver sa trace en se rendant dans les ruelles, mais il fait lui aussi chou blanc.

Après que Spawn ait encore une fois joué les justicier en tuant un homme brutal violentant sa belle fille, une réunion au sommet a lieu entre des représentants du Bien, du Mal et Cogliostro pour retrouver la trace de Spawn.

L’envoyé du Diable, un play boy aux faux airs de Tony Stark se montre menaçant et exige qu’on lui restitue Spawn qu’il considère comme sa propriété.

Pendant ce temps là, Spawn échappe aux règles et voyage … échappant en apparence à son destin.

En conclusion, en raison de l’apport de Holguin, « Spawn tome 8, confessions » remonte en flèche vers les sommets et se révèle purement haletant.

Le retour de Kincaid, l’ennemi le plus effrayant et vicieux de Spawn est bien sur pour beaucoup dans ce regain d’intérêt.

Le retrouver en agent du Mal œuvrant pour semer la mort et la folie sur Terre, est une idée assez géniale.

Derrière cette idée puissante, toutes les pièces du puzzle s’assemblent, les attachants Twitch et Burke deviennent les auxiliaires plus dociles du héros et même le puissant Wynn se trouve le jouet de cette mécanique implacable, ce qui accélère sa déchéance, le faisant passer à présent du statut de prédateur à proie.

Après une histoire aussi âpre, il est logique que Spawn s’émancipe et accepte sa nouvelle nature démoniaque, rejetant l’être humain qui était en lui.

Brisant les codes tel un James Dean carbonisé, Spawn s’évade, semant la confusion auprès des puissantes forces qui comptaient l’utiliser.

Un mot enfin sur l’écrivain Crone, qu’on devine comme un double de Mc Farlane et dont le rôle de narrateur permet de prendre un recul intéressant sur les événements.

Toujours est il qu’après neuf volume, Spawn tient admirablement la route, en sachant varier les intrigues en mixant astucieusement les ingrédients entre polar, surnaturel et drame personnel.

C’est assurément ce qui rend ce héros de comics si passionnant et le fait pour moi accéder au rang de chef d’œuvre.

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