Batman, white knight (Sean Murphy)

 



Pour les 80 ans de Batman, plongée à nouveau dans l'univers du Chevalier noir avec « Batman, white knight » de Sean Murphy (scénario et dessins).

Dans ce comic sorti en 2018, le Joker pousse à bout son meilleur ennemi et après une course poursuite haletante en Batmobile, termine dans une usine de produits pharmaceutiques dans laquelle il ingère par force des médicaments censés le guérir.

Une fois rétabli, le Joker se dit guéri, reprend les traits de son alter égo « civil » de Jack Napier et commence à étudier toutes les voies légales pour faire tomber Batman.

Contre toute attente, Napier gagne son procès contre le GCPD du commissaire Gordon et obtient de substantielles réparations pour le préjudice subi.

Sa ligne d'attaque est de faire passer Batman pour un irresponsable violent et incontrôlable travaillant pour une police corrompue à la solde de la minorité riche et blanche de la ville.

Napier se pose donc en justicier social et recueille ainsi une forte adhésion populaire notamment dans le quartier de Blackport ou Duke un ancien soldat des forces spéciales reconverti en éducateur de rues soutient sa candidature à la municipalité.

Mais le brutal changement du Joker n'est qu'une façade et en sous-main avec son amie Harley Quinn, il déchaine tous autres les super criminels de la ville (Double Face, le Pingouin, Killer croc, Bane, Ivy) contre Gotham en ayant pris soin de les contrôler mentalement grâce au chapeau du Chapelier et à la texture particulière du monstre Gueule d'argile.

Batman qui traverse une grande crise personnelle avec la maladie et la mort d'Alfred, est dépassé par les évènements et assiste impuissant à la destruction de la bibliothèque sociale du Joker par Bane et Killer Croc.

Napier utilise ces incidents à son profit et fait une offre alléchante, utiliser les 3 milliards annuels dépensés par la ville pour réparer les préjudices commis par Batman pour investir dans une GTO, une police d'élite équipée de gadgets hich tech incluant également des justiciers comme Batgirl, Robin et même Batman si il accepte de rentrer dans le moule.

Gordon, Batgirl et Robin cèdent et la GTO est crée avec à son bord Duke et le flic Bullock.

Mais une Marian Drews, une Néojoker entre dans la place et utilise le Chapelier pour surpasser le contrôle mental du Joker afin de diriger les super criminels.

Après un nouvel affrontement mêlant GTO et super criminels, Batman fait effondrer un pont ce qui achève de le discréditer même auprès du commissaire Gordon son dernier soutien.

Gordon demande donc au GCPD de le pièger en utilisant une bombe EMP désactivant sa Batmobile et en ne pourchassant avec une version plus ancienne de la Batmobile.

Blessé et affaibli, Batman s'en sort mais est ensuite vaincu en combat singulier par le Joker, qui bien qu'ayant percé le secret de sa double identité l'épargne étrangement afin de le placer en détention à Arkham.

Lorsque la Néojoker utilise un immense canon pour geler la ville, Napier est obligé d'intervenir et de laisser ressortir la personnalité dérangée du Joker pour faire tomber sa rivale.

Il fait sortir Batman de prison et s'allie avec lui pour ensemble vaincre la Néojoker et son armée de super criminels.

En apparence guéri, Napier accepte de se faire incarcérer dans une cellule plus confortable et épouse Harley, son amour avant de laisser à nouveau éclater sa folie latente.

En conclusion, « Batman, white knight » est une œuvre bien sombre faisant la part belle à l'ennemi le plus célèbre du Chevalier noir, qui sous couvert de rédemption, prend complétement le dessus sur le justicier marginal en utilisant les voies légales et politiques.

Proclamé chevalier blanc et nouveau sauveur de Gotham, le Joker n'en reste pas moins machiavélique et dangereux.

Une histoire originale donc qui inverse la polarité habituelle et fait passer un Batman plus déprimé et esseulé que jamais pour le méchant à abattre.

Mais malgré un scénario intelligent et presque trop travaillé, « Batman, white kinght » déçoit par son graphisme plutôt laid qui ne le sublime pas.

Dommage.

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