Creed, l'héritage de Rocky (Ryan Coogler)

 



Après avoir revu l’intégrale des Rocky il y a tout juste un an et réalisé tout le bonheur que cela me procurait, je me suis donc logiquement dirigé avec « Creed, l’héritage de Rocky » de Ryan Coogler, sorti en 2016 en France.

L’histoire développée est celle d’Adonis (Michael B Jordan) le fils d’Apollo Creed, boxeur légendaire mort sur le ring après deux matchs homériques face à Rocky Balboa (Sylvester Stallone).

Ayant grandi sans connaitre son père, Adonis est passé de foyers en foyers, car incapable d’exprimer son mal être autrement que par ses poings avant que sa belle mère, Mary Anne (Phylicia Rashad) la seconde femme d’Apollo ne le prenne sous sa protection pour l’extraire à ce monde de violence.

Devenu un fils de bonne famille de Los Angeles ayant fait des études, Adonis n’en continue pas moins à boxer en cachette au Mexique.

Incapable de juguler son obsession pour son père et la boxe, il plaque un confortable métier de cadre pour contre l’avis de sa belle mère, partir à Philadelphie pour devenir boxeur pro.

Une fois à Philadelphie, Adonis entrer en contact avec Rocky qui végète dans son petit restaurant italien.

Toujours renfermé et triste par la mort de sa femme Adrian et de son beau frère Paulie qu’il visite régulièrement au cimetière, Rocky refuse tout net d’entrainer le fils de son ex rival et ami.

Ceci n’entrave pas la détermination du jeune homme qui va s’entrainer en solitaire chez Pete Sporino (Ritchie Coster) un ami d’enfance de Balboa.

Dans son petit studio, Adonis fait la connaissance de sa voisine Bianca (Tessa Thomson) une métisse musicienne qui se produit dans des clubs électro de la ville.

Adonis et Bianca flirtent ensemble, le jeune femme lui révélant sa surdité inévitable à venir.

A force de persévérance, Adonis parvient à convaincre Rocky de l’entrainer.

Le vieil homme se fait violence, amenant le fougueux jeune noir à d’intenses footings, séances de corde à sauter, travail au sac et punching-ball.

Les progrès se font rapidement sentir et Sporino propose un combat avec son fils Leo (Gabriel Rosado) un boxeur déjà aguerri et invaincu.

Après quelque réticences, Rocky accepte qu’Adonis vienne vivre chez lui et lui demande de s’entrainer dans un club du nord de la ville situé dans un quartier difficile.

Sur place, Adonis rencontre une équipe extraordinaire de vieux entraineurs, préparateurs, soigneurs et un sparring partner idéal pour le faire progresser à la dure. Le combat a finalement lieu et se solde par une victoire encourageante d’Adonis contre un adversaire féroce classé mondialement.

Le nom d’Adonis attire le Britannique Ricky Conlan (Tony Bellew), champion du monde en titre, dont les finances sont à sec après un passage en prison.

Son manager Tommy Holiday (Graham Mc Tavish) contacte Rocky et propose un match à Adonis à la condition express qu’il porte le nom de son père.

Adonis voit dans ce combat le moment venu d’exister hors de l’ombre envahissante d’Apollo.

Au cours de la préparation, Rocky fait un malaise et doit être hospitalisé.

Les médecins décèlent un cancer mais Rocky cache la vérité à ses proches, refusant même de se soigner pour rejoindre sa femme aux cieux.

Adonis découvre malgré tout le secret et une violente dispute éclate entre les deux hommes.

Après une altercation dans une boite de nuit ou joue Bianca, Adonis parle durement à Rocky et les deux hommes trouvent un accord : Adonis recommence à s’entrainer si Rocky accepte de se soigner.

Malgré une épuisante chimiothérapie, Rocky supervise l’entrainement d’Adonis avec course à pied à l’aube, sparring à haute vélocité et déplacements éreintants sur le ring.

Le soir du combat à Liverpool face à une horde de fans anglais tous acquis à leur champion, Adonis qui n’est pas pris au sérieux par Cnolan, surprend le champion et fait jeu égal avec lui.

Conlan qui pensait avoir un combat facile et empocher sans forcer une belle somme d’argent, déchante et prend autant de coups qu’il n’en reçoit.

Le match dure douze rounds à haute intensité et Adonis manque la victoire d’une poignée de seconde face à un adversaire chancelant qui conserve néanmoins son titre.

Mais il a gagné le respect de soi-même sous les yeux de sa belle mère qui a assisté au match à la télévision.

Symboliquement, Adonis fait gravir les marches une par une à Rocky des fameux escaliers ou il terminait ses footings à l’aube face à la ville de Philadelphie.

En conclusion, « Creed, l’héritage de Rocky » permet enfin à Sylvester Stallone âgé de près de 70 ans à l'époque, de laisser tomber le ring, pour des prestations qui devenaient embarrassantes…

Mettant moins en valeur le créateur-héros principal de la série des Rocky, le scénario joue habilement sur processus de transmission d’un vieil homme fatigué et malade au fils d’un ancien rival devenu ami.

Avançant chacun avec leurs propres fêlures, les deux hommes vont formidablement s’épauler pour donner au public ce qu’il attend d’un Rocky, de la sueur, du sang et des larmes.

Si on met de coté la performance magnifique d’un Stallone vieux malade attendant la mort, le film se montre malgré tout inférieur à la franchise des Rocky dans l’intensité de la préparation et des choix musicaux hip hop/électro à des années lumières de l’hymne génial composé par Bill Conti.

Sans le caractère épique de l’entrainement, ce spin off de Rocky perd de sa saveur, même si les combats menés par des athlètes très bien préparés demeurent d’une belle efficacité technique et visuelle.

Un ersatz de Rocky donc, mais qu’une forte dose de nostalgie et que la présence de notre « père » ou « oncle » à tous, Sylvester Stallone suffiront à rendre agréable à regarder en plus de quarante ans (!) après le premier Rocky…

Putain de temps qui passe, non ?

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