Rocky IV (Sylvester Stallone)

 



1985 déjà et « Rocky IV » de Sylvester Stallone à l’horizon.

Nous sommes dans les années Reagan-Gorbatchev, en pleine escalade de la Guerre froide et ce climat tendu de relations internationales va peser fortement sur le cinéma d’action américain dont Stallone est un des plus fervents représentants.

Tout comme « Rambo II » et « Rambo III », « Rocky IV » désigne clairement le nouvel ennemi, un boxeur de l’URSS, le terrible Ivan Drago (Dolph Lundgren), montagne de muscles impassible soigneusement encadré par sa femme Ludmilla (Brigitte Nielsen) et le représentant du parti Nikoli Koloff (Michael Pataki).

Champion amateur inconnu aux Etats-Unis, Drago débarque sur le sol de l’oncle Sam afin d’en défier les boxeurs.

Cette arrivée pousse Apollo Creed (Carl Weathers) à sortir de sa retraite sportive pour assouvir sa passion des rings et son gout pour le challenge.

De son coté, apaisé à 34 ans, Rocky Balboa (Sylvester Stallone) goute à la joie d’une vie de famille aisée avec son fils Jr (Rocky Krakoff), Paulie (Burt Young, Adrian (Talia Shire), sa Lamborghini et un robot faisant office de camarade de jeu.

Contre l’avis de ses proches, Apollo décide de défier Drago et embauche Rocky comme coach.

Il s’agit en principe d’un match exhibition et Creed, qui ne voit en Drago qu’un colosse emprunté, commet un péché d’orgueil.

La conférence de presse entre les deux hommes est orageuse avec un affrontement politique latent évident concernant les deux systèmes auxquels appartiennent les athlètes.

Le match a lieu au Madison Square Garden de New-York dans un grand show patriotique auquel participe le roi de la soul, James Brown en entonnant le célèbre « Living in america ».

Confiant en ses capacités athlétique et en une préparation scientifique, Drago reste de glace et le match commence.

Apollo est rapidement débordé par la puissance du Russe qui le met à mal.

Sévèrement touché et ensanglanté à l‘issu du premier round, il incline Rocky à jeter l’éponge ce que l’orgueil du champion refuse en bloc.

Apollo remonte donc sur le ring et subit une avalanche de coups qui le sonne et le laisse inanimé au sol.

Paniqués, Rocky et les proches du champions se ruent sur le ring, trop tard et ne peuvent que constater le décès d’Apollo.

Bouleversé par la mort de son ami, Rocky se voit obligé de défier à son tour Drago pour le match retour en Russie.

Il se fait aider de Duke (Tony Burton) ex coach d’Apollo et se rend sur place avec le teigneux Paulie.

L’accueil sur place est glacial avec plusieurs chaperons chargés de surveiller les aller et venus du boxeur.

Rocky a choisi un chalet perdu dans les montagnes et s’entraine à la dure, sans sparring partner.

Il coupe du bois, porte des charges lourdes, court dans la neige, escalade des montagnes tandis que Drago utilise des machines sophistiquées enregistrant ses paramètres physiologiques et use également de dopage.

Après une préparation titanesque, le combat se déroule devant une foule toute acquise au champion russe.

Rocky a dans un premier temps du mal à tenir le choc face à un combattant certes peu vif mais terriblement puissant et agressif qui le martèle d’enchainements gauche-droite, puis comme à son habitude, trouve la cadence, rendant lui aussi coups pour coups après avoir réussi à casser la distance.

Drago découvre la souffrance et le doute face à un adversaire qui refuse de chuter et le match prend une tournure épique.

Les deux hommes vont au bout de leurs forces et le public russe ému par le courage de Rocky change de camp, allant jusqu’à soutenir le boxeur américain qui finit par triompher.

Drago à terre, Rocky prend la parole pour diffuser un message de paix et de tolérance entre les peuples.

Il est acclamé non seulement par le public mais également par les dirigeant soviétiques !

En conclusion, malgré un fond politique des plus douteux « Rocky IV » propose une vraie variation, ouvrant le cercle restreint des opposants à Rocky, fidèle représentant de la classe populaire américaine, au grand méchant ennemi russe.

Certes le traitement ne verse pas dans la finesse et évite in extremis l’anti soviétisme primaire.

Du coté de l’action, Stallone se surpasse encore une fois, avec un physique réellement métamorphosé.

Au boxeur costaud mais un peu gras des année 70 et à celui très aminci du début des années 80, succède une montagne de muscles et une réputation à présent établie d’adepte de la « gonflette » des body builders à coups de stéroïdes.

Le constat est le même pour Dolph Lundgren acteur de série B alors juvénile dont la musculature est ici sévèrement hypertrophiée.

L’imposant Lundgren a semble t il plus marqué les esprits que le bougon Mister T, mais toujours est il que l’affrontement Est-Ouest tient toutes ses promesses question spectacle.

Visionné lorsque j’étais adolescent, « Rocky IV » constitua pendant longtemps une référence d’engagement sportif à mes yeux, même si dans les faits, il demeure un film d’action solide au propos aujourd’hui caricatural même si l'actualité ukrainienne récente semble raviver le spectre d'un affrontement Est-Ouest.

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