Shéhérazade (Jean-Bernard Marlin)

 



Sorti en 2018, « Shéhérazade » de Jean-Bernard Marlin fut le succès surprise de l'année, raflant trois Césars.

Fraichement sorti de prison, Zach (Dylan Robert) fait tout pour éviter de retourner dans son foyer à Marseille et va trouver sa mère qui le rejette.

Refusant d’être placé dans un nouveau foyer à Toulon loin de sa ville natale, Zach traine demande à son ami d'enfance, Mehdi (Kader Benchouadar) un caïd de cité de lui redonner du travail pour subsister mais celui-ci refuse, pour son bien.

Flanqué de son meilleur ami Riyad (Idir Azougli) qui cherche à lui offrir une prostituée pour fêter sa sortie, Zach fait la connaissance de Shéhérazade  (Kenza Fortas) qui lui dérobe son shit sans effectuer sa passe.

Zach lui court après et finit par tomber sous son charme. Touchée par la détresse, Shéhérazade  accepte de l’héberger dans la modeste chambre qu'elle partage avec Zelda (Sofia Bent) un travesti prostitué.

Peu à peu, Zach devient le « protecteur » des tapins arabes collègues de Shéhérazade  mais après une rixe avec des rivaux bulgares, demande un soutien de Mehdi pour s'imposer dans un quartier plus lucratif.

Un incident éclate cependant avec Ryan, humilié après que Shéhérazade  ai refusé ses avances en boite de nuit.

Ryan se venge, viole et tabasse Shéhérazade. Lorsque Zach la retrouve à l’hôpital, il voit rouge, tente de s'en prendre à Ryan avec un couteau puis après un premier échec, lui tire dans la main.

Il « rachète » ensuite sa défaillance en acceptant de témoigner pour appuyer la plainte de Shéhérazade, sachant qu'il passera pour une « balance » dans le milieu de la délinquance.

Incarcéré pour proxénétisme et agression, Zach a la vie dure en prison et se fait tabasser.

Il tient malgré le coup avec le soutien de Shéhérazade  qui a réussi a s'extraire du milieu de la prostitution pour prendre un nouveau départ.

En conclusion, « Shéhérazade » est l'archétype du film très intense mais tout aussi déprimant. Avec ces acteurs « castés » sauvagement dans la rue ou à la sortie de foyers, l’œuvre de Marlin prend une tournure quasi documentaire sur le milieu des marginaux et des (petits) caïds des quartiers nord marseillais.

Jeunesse, bêtise et ultra violence sont les piliers des protagonistes qui nous entrainent vers le fond du fond dans sa grosse première moitié avant d'arracher au final une fragile promesse de rédemption par l'amour.

Et lorsqu'on considère le destin de Dylan Robert, finalement de retour vers la case prison en 2022, on se dit que la réalité rattrape bien souvent la fiction !

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