Pixote (Hector Babenco)

 

Cinéma brésilien toujours avec « Pixote » d'Hector Babenco.

Sorti en 1981, « Pixote » est un film choc narrant le quotidien difficile des enfants de la rue de São Paulo.

Suspecté de meurtre d'un vieil homme lié à un procureur avec sa bande, Pixote (Fernando Ramos Da Silva) un enfant de dix ans est arrêté et mis dans une maison de redressement.

Sur place tout ou presque est régenté par Sapatos Brancos (Jardel Filho) qui contient à peine malgré ses méthodes musclées la violence entre jeunes.

Dans le centre, drogue, viols et bagarres sont monnaie courante, mais Pixote est protégé par Dito (Gilberto Moura), Chico (Edilson Lino) et Fumaça (Zenildo Oliveira Santos) plus âgés que lui.

Ce dernier est pourtant enlevé un soir et éliminé sommairement par la police. Révoltés par ce traitement, les garçons s'évadent et commettent vols sur vols à l'arraché.

Puis ils se rapprochent de Cristal (Tony Tornado) un vendeur de drogue amant de Lilica (Jorge Julião) le travesti de la bande.

Dito a du mal à surmonter sa jalousie mais accepte finalement de participer à un voyage à Rio de Janeiro pour passer la drogue de Cristal.

La bande voyage clandestinement dans les trains de marchandise et fait la connaissance de Debora (Elke Maravilha) l'acheteuse qui tente de les escroquer.

Pixote réagit par la violence et poignarde Debora, Chico trouvant également la mort dans la confusion.

Errant dans les rues, Pixote prend sous son aile Sueli (Marilia Pera) une prostituée déjantée.

La liaison qu'elle entretient avec Dito achève la séparation d'avec Lilica. Ce qui reste de la bande tente alors d'escroquer maladroitement un touriste américain mais Pixote maladroit avec une arme à feu tue l'homme ainsi que son ami.

Chassé par Sueli, il redevient un gamin errant.

En conclusion, « Pixote » est un film coup de poing d'une grande violence. Rien ou presque ne nous est épargné dans un mélange de misère, de désespoir poussant ces enfants des rues dans les bras de la marginalité et d'une criminalité croissante passant du vol à l'arraché au trafic de drogue, au proxénétisme puis enfant au meurtre.

Porté par des acteurs de qualité jouant quasiment leur propre rôle comme le montrera par la suite le destin tragique de Fernando Ramos da Silva, « Pixote » n'en demeure pas moins une terrible épreuve à endurer.

Autre aspect du film, son coté « vintage » qui fait plus penser aux années 70 qu'à celles des années 80.

Mais on peut aussi penser que plus de quarante ans après rien ne s'est réellement amélioré au Brésil, et surtout pas le sort des enfants des « favelas » toujours plus nombreux autours des grandes métropoles du pays. Triste constat que portait ce film en son temps.

Attention certaines scènes avec des mineurs peuvent aujourd'hui heurter la sensibilité du XXIieme siècle !