L'amant (Jean-Jacques Annaud)
Je voulais voir depuis longtemps « L'amant » de Jean-Jacques Annaud, qui à l'époque de sa sortie m'avait été recommandé plutot favorablement.
Adapté du célèbre roman de Marguerite Yourcenar, « L'amant » se déroule dans l'Indochine française de la fin des années 20.
La narratrice (voix de Jeanne Moreau) raconte son histoire, celle d'une jeune fille (Jane March) placée dans un pensionnat à Saïgon qui va tomber sous le charme d'un homme plus âgé (Tony Leung Ka Fai).
Rapidement se dessine les traits d'une relation interdite car outre la différence d'age de plus du double, se trouve une différence ethnique : elle étant fille de colons blancs, lui chinois établi au Vietnam.
Bien plus riche que sa famille, ruinée par l'Administration française après la mort du père, le Chinois va entretenir cette relation dans une petite chambre du quartier mal famé de chow-long, le chinatown de Saïgon.
Les amants vivent donc une passion sensuelle et secrète, et lorsque la mère (Frédérique Meininger) découvre les raisons des absences de sa fille, elle finit par fermer les yeux en raison de la générosité dont fait preuve le Chinois qui n'hésite pas à les inviter dans un restaurant chic.
La relation passe plus mal auprès du frère ainé (Arnaud Giovaninetti), cocaïnomane et violent qui support mal son déclassement social et finit par se faire renvoyer en métropole.
Mais l'inévitable finit par se produire et le Chinois annonce à la jeune fille son mariage « de convenance » imminent à laquelle elle assiste.
Après un ultime rendez-vous manqué, la jeune fille rentre en France par paquebot sous les yeux de son amant resté dans sa voiture noire.
Plusieurs années ensuite, il reprend contact avec elle alors qu'il sait qu'elle est devenue une écrivaine célèbre à Paris. Il lui avoue l'aimer jusqu'à sa mort.
En conclusion, « L'amant » est un film remarquable d'une grande élégance et sensualité.
Son érotisme moite et la beauté plastique de ses acteurs incarnent l'image de la passion romantique par excellence : violation d'interdits (moraux, sociaux, raciaux), goût du secret et conclusion par nature tragique.
Même s'il fut désavoué par Duras qui réprouvait la version d'Annaud, « L'amant » demeure encore aujourd'hui une œuvre unique et par nature universelle.
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