Greenbook, les routes du sud (Peter Farelly)

 



Sensation de ce printemps 2019 au cinéma, « Greenbook, les routes du sud » de Peter Farelly sort tout auréolé de ses 3 oscars.

Dans le New-York de la fin des années 60, Tony Vallelonga (Viggo Mortensen) dit « la tchatche » est un videur de boite de nuit vivant dans le Bronx.

D’origine italienne, Tony perd son emploi lorsque sa boite ferme pour travaux et se retrouve sans revenu pour nourrir sa femme Dolores et ses deux enfants.

Lassé de trainer dans les bars et faire des concours stupides du plus gros mangeur de hot-dogs, Tony se voit proposer une opportunité d’être chauffeur.

Lorsqu’il se rend à l’entretien d’embauche, il découvre que son client est Don Shirley (Mahershala Ali) un grand pianiste, noir de surcroit qui lui demande de le conduire pour une tournée dans les villes du Sud profond.

Tony surmonte sa gêne de travailler pour un noir contre une bonne rémunération et accepte l’offre avec l’accord de Dolores (Linda Cardellini) malgré la séparation douloureuse de 3 mois jusqu’aux fêtes de Noel.

Le départ a donc lieu avec deux autres musiciens dont un russe, accompagnants le virtuose.

La cohabitation entre le rustre Tony et le très maniéré/sophistiqué Don est très vite houleuse dans la voiture, ce dernier se montrant strict sur les bonnes manières et la propreté.

Tony est mémé obligé de restituer une pierre porte-bonheur qu’il a volé dans un supermarché.

Tout en essuyant les réprimandes de son patron, Tony apprend à son contact, découvrant un monde dont il ignore tout : celui des gens de la haute société.

Il est également impressionné par la virtuosité de musicien.

Mais c’est dans le Sud que les problèmes raciaux commencent, en effet malgré son statut de star, Don ne peut dormir, manger ou aller aux toilettes dans les mêmes endroits que les blancs, ce qu’il accepte malgré la rage qui bouillonne en lui.

Tony qui a pris Don en affection depuis qu’il l’aide à rédiger de belles lettres à Dolores se montre choqué par ces pratiques racistes et vole au secours de son patron lorsqu’il est tabassé par des brutes dans un bar.

Don lui rendra la pareille après qu’il ait frappé un policier raciste, jouant de ses relations auprès de Bob Kennedy pour les faire libérer rapidement.

Tony refuse une offre de ses copains mafieux, baratine, soudoie des policiers ayant arrêté Don pour homosexualité mais ne peut rien faire quand un tailleur refuse de l’habiller ou lorsque un patron de restaurant refuse de lui donner à manger avec les blancs.

Mais un jour Don refuse de céder et finit par partir sans jouer son dernier concert.

Les deux hommes conviennent alors de revenir pour Noël à New-York en roulant nuit et jour.

Lorsqu’ils arrivent épuisés, Tony peut réveillonner en famille et invite même Don, riche, adulé mais très seul à se joindre à eux.

En conclusion, tiré visiblement d’une histoire vraie, « Greenbook, les routes du sud » est tout sauf un film bienpensant ou moralisateur, mais un film subtil, intelligent, qui balaye les stéréotypes raciaux pour toucher juste.

Renversant les clichés ou préjugés, Farelly fait du noir un homme riche, cultivé et maitre en musique classique et du blanc un pauvre sans éducation.

Avec ses acteurs époustouflants, notamment un Mortensen beauf et alourdi et un Ali très digne et rigide, « Greenbook » mérite sans aucun problème ses distinctions et pourrait à mon modeste avis contribuer à faire réfléchir un peu les gens sur les absurdes préjugés racistes ou sociaux dans lesquels ils s’enferment parfois.

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