Discours de la méthode (René Descartes)

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Après Pascal, voici un autre géant français de la science et de la philosophie, René Descartes et son fameux « Discours de la méthode ».

Ecrit peu après « Règles pour la direction de l’esprit » , le « Discours de la méthode » est un court traité en six parties visant a expliquer à expliquer une nouvelle façon de penser développée par Descartes afin de comprendre toute la suite de ses travaux notamment scientifiques.

Le philosophe se dit en effet profondément insatisfait par toutes ses années d’apprentissage scolaire et décide de beaucoup voyager pour observer et se forger ses propres connaissances indépendamment de toute influence aussi prestigieuse soit elle.

Comparant la philosophie à l’architecture des villes, il décide de créer de nouveaux fondements afin de bâtir des nouvelles connaissances plus solides en se basant sur une approche mathématique du monde.

Par l’application de quelques principes simples mais forts, Descartes désire en effet assimiler de la vérité des choses en divisant les problèmes autant de fois que nécessaire en commençant par les plus simples afin ensuite de s’intéresser aux plus complexes, la fin de la démonstration s’effectuant ensuite par un dénombrement de cas le plus exhaustif possible.

Mais pour appliquer cette nouvelle méthode, le philosophe a besoin de principes premiers et directeurs, aussi se met il à leur recherche.

Dans le domaine de la morale, on trouve donc la nécessité de toujours se conformer aux coutumes du pays ou il réside, de rester ferme à ses résolutions tout en restant mesuré dans l’accomplissement de ses  désirs.

Dans le dernier tiers du livre, Descartes développe ces principes les plus forts dont le fameux « je pense donc je suis (cogito ergo sum) » signifiant que face au monde rempli d’un doute permanent sur la réalité des choses, le fait même de penser justifie à l’homme son existence.

Mais pour Descartes la pensée de l’homme ne pourrait aller sans l’existence d’un Dieu qui viendrait graver en lui ses connaissances parfaites.

Sans un Dieu transcendant et parfait créateur de toute chose, responsable de l’ordre du monde et de la pensée, humaine, le monde ne serait donc qu’un océan de doute vide de toute vérité.

Après une étrange digression anatomique sur la circulation du sang dans le corps, Descartes développe l’autre pensées dominante de son œuvre, la théorie des « animaux-machines », en niant aux animaux uniquement gouvernés par leurs organes corporels la notion d’ame et de pensée propre.

Descartes justifie sa position par le fait que l’animal, incapable de parler, est pour lui incapable d’élaborer une pensée structurée et n’agit que par réflexe.

Dans la dernière partie de son discours, Descartes, prudent, passe beaucoup de temps à  se justifier, ne dit pas que sa méthode philosophique doive être tenue en exemple et se dit prêt à subir la critique d’esprits éclairés désireux de le commenter de manière constructive.

Fort des succès que son application lui a permis, il envisage outre le développement de savoirs techniques permettant à l’homme de mieux tirer profit de la nature, de une application à la médecine afin de travailler à l’amélioration des conditions de vie humaine.

En conclusion, le « Discours de la méthode » est une œuvre claire et bien construite qui malgré son style un peu daté et ses tournures de phrases alambiquées se lit de manière aisée.

Descartes apparaît comme le penseur scientifique idéal avec son esprit rationnel prônant une description du monde par des lois empruntées aux mathématiques.

On peut être choqué par la radicalité de son approche du monde animal, alors que les progrès de la science (notamment en neurosciences, biologie et robotique) aient montré que les animaux sont capable de pensées et de langages structurés.

Malgré son anticonformisme et sa philosophie en rupture avec son époque, il prend néanmoins beaucoup de précautions pour ne pas s’attirer les foudres d’opposants notamment religieux qui firent condamner son ami Galilée.

Pour ma part, même si à mon sens les mathématiques outils théoriques inventés par l’esprit humain pour appréhender le monde trouvent rapidement leurs limites dans les relations humaines, j’ai constaté qu’adopter une approche analytique et cartésienne pour problème matériel qui me paraissait insoluble m’a souvent permis soit d’en venir à bout ou tout du moins de le réduire considérablement.

Sans être une révélation, le « Discours de la méthode » justifie bien en réalité son statut de classique de la philosophie.

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