Zero dark thirty (Kate Bigelow)

 


Très attendu après l’intense « Démineurs » voici à présent « Zero dark thirty ».

Sorti en 2012, « Zero dark thirty » traite d’un sujet passionnant, la traque d'une dizaine d'années d’Oussama Ben Laden, l’ennemi public numéro un depuis les attentats du 11 Septembre 2001.

Jeune enquêtrice de la CIA, Maya (Jessica Chastain) se porte volontaire pour une affectation au Pakistan afin de participer à l’interrogatoire d'Ammar (Reda Kateb), un des intermédiaires ayant servi de relai pour le financement des attentats du 11 Septembre.

Dans une prison secrète et hautement sécurisée, elle assiste à des séances de tortures orchestrées par Dan (Jason Clarke) afin de briser la résistance d’Ammar.

Après avoir été attaché, privé de nourriture de sommeil, asphyxié par le supplice de la serviette humide, Ammar finit comme tout le monde par craquer et livre le nom d’Abu Ahmed al Koweïti réputé être le messager privé de Ben Laden.

En bonne enquêtrice, Maya croise ses sources et collecte divers témoignages de terroristes ou soutiens logistiques, financiers essentiels aux rouages de la machinerie jihadiste et acquiert la certitude qu’Abu Ahmed est la clé de l’énigme.

Epuisé nerveusement par son sale boulot, Dan passe la main et prend quelques vacances.

Bénéficiant du soutien de sa collègue Jessica (Jennifer Ehle), Maya poursuit la difficile traque d’Abu Ahmed, échappant de justesse à un attentat dans un restaurant pourtant chic de l’Hotel Marriott d’Islamabad.

Il en faut plus pour démoraliser les deux femmes.

Passionnée par son enquête, Jessica établit un contact avec un chef terroriste nommé Hassan Ghoul (Homayoun Ershadi) et se rend en Afghanistan pour l’interroger dans l’environnement sécurisé de Camp Chapman.

Mais malheureusement, ceci s’avère un piège et Ghoul se fait exploser à l’aide d’une ceinture d’explosifs dans l’enceinte même du camp, provoquant la mort de Jessica.

Ceci ne fait que renforcer la détermination de Maya qui pense elle que Ben Laden ne se cache pas dans une zone tribale sauvage entre le Pakistan et l’Afghanistan, mais dans une grande ville ou il peut bénéficier des soins pour soigner son diabète et accéder aux communications lui permettant de diriger son réseau mondial.

A force de ténacité, elle fouine dans de vielles archives non exploitées et oriente ses soupçons sur un certain Ibrahim Sayeed dont les mouvements semblent correspondre avec une activité centrale au sein d’Al Quaida.

Maya parvient à rallier son chef George (Mark Strong) à ses thèses ce qui lui accorde d’importants moyens lui permettant de pister le portable de Sayeed. L’homme est longuement traqué en voiture par une petite équipe locale qui parvient à le photographier après un difficile jeu de cache cache dans les marchés et les ruelles de la ville d’Abbottabad.

La suite est plus facile car Sayeed mène logiquement les enquêteurs jusqu’à une villa isolée et puissamment fortifiée qui oriente vers de fortes probabilités de la présence d’un gros bonnet d’Al Quaida dans les parages.

Convaincue de la présence de Ben Laden dans la villa, Maya pousse sa hiérarchie à une intervention armée, mais celle-ci hésite demandant un surplus de preuves afin que le président Obama puisse prendre la bonne décision en minimisant les risques d’erreurs.

Malgré les réserves compréhensibles du conseiller à la sécurité nationale (Stephen Dilane), Léon Panetta (James Gandolfini) le directeur de la CIA finit par se ranger aux arguments de Maya et déclenche une opération faisant appels aux SEALS, les commandos de la Marine.

Ils utilisent alors trois prototypes d’hélicoptères furtifs pour voler de nuit à basse altitude jusqu’à Abbottabad, débarquer des hommes pour investir la villa.

Même si un des appareils se crashe en raison d’un problème technique, les deux autres prennent place dans la cour intérieure et mènent l’assaut contre plusieurs maisons ou se trouvent trois familles.

Quelques hommes et femmes membre de la famille sont tués dans une courte fusillade avant d’enfin arriver à l’étage pour tuer Ben Laden en personne.

Le gourou d’Al Quaida est identifié, un maximum de documents amassés (fichiers électroniques, papiers, vidéos) avant de déguerpir face à l’intervention imminente de l’armée pakistanaise.

Exténuée mais libérée une fois la nouvelle rendue officielle, Maya est ramenée aux Etats-Unis dans un avion militaire.

En conclusion, « Zero dark thirty » est un film fort et souvent difficile à regarder en raison de son sujet pénible mais néanmoins nécessaire : la lutte contre le terrorisme mondial.

Très critiquées mais néanmoins réelles, les scènes de torture des prisonniers d’Al Quaida, restent difficiles à supporter puis condamnées officiellement par le président Obama, même si leur efficacité semble avoir été importante.

Derrière l’action et la violence, le film permet de comprendre le travail de fourmi des analystes de la CIA, qui dans l’ombre accumulent et recoupent des informations pour traquer et identifier les cibles à abattre.

C’est dans ce registre, plus que dans l’intervention commando finale certes musclée mais avec un fort gout de déjà vu que « Zero dark thirty » se fait passionnant et permet de comprendre que Ben Laden ne s’est en réalité jamais caché au fin fond de grottes dans les zones tribales à cheval entre Pakistan et Afghanistan mais a vécu comme un gros bonnet de la Mafia, dans une zone discrète et étanche près d’une ville, utilisant un système complexe de messagers pour les nécessaires communications avec l’extérieur.

Après le très réussi « Démineurs » Bigelow se surpasse encore pour livrer un film majeur particulièrement prenant à toutefois déconseiller aux âmes sensibles !

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