Mille milliards de dollars (Henri Verneuil)

 



Sorti en 1982, « Mille milliards de dollars » est un film d'Henri Verneuil dans lequel Paul Kerjean (Patrick Dewaere) un journaliste à la « Tribune » est contacté par un mystérieux informateur pour le mettre sur la piste de Jacques Benoit-Lambert (Robert Party) dit JBL le richissime patron d'un un grand groupe électronique implanté en France.

Paul est tout d'abord agacé par les cachotteries de son informateur puis finit par mordre à l'hameçon en découvrant que JBL au bord de la faillite aurait reçu une manne de plus d'un milliard pour se renflouer avec à la clé de juteux pots-de-vin.

Il approche donc son ex-femme (Jeann Moreau) puis Walter (Charles Denner) le détective privé chargé d'enqueter sur lui. Mis sous pression, Walter finit par lui livrer des clichés des JBL avec Nell Woagen (Mel Ferrer) le patron américain du groupe GTI.

Paul informe sa hiérarchie de son enquête et livre au grès de flash-back sa précédente rencontre avec Woagen avec qui il s'était accroché au sujet de la mainmise écrasante des plus grands groupes industriels sur la fortune du monde.

La Tribune publie donc un premier articule sur la corruption présumée d'un patron qui fréquentait les autres sphères de la politique française.

Mais la mort le lendemain de JBL change brutalement la donne. La thèse du suicide ne tient pas comme finit par le confirmer Walter.

Paul et ses proches commencent alors à se trouver menacés et un climat de paranoïa s'installe alors.

L'informateur initial, Hankins (Jean-Pierre Kalfon) se révèle en réalité un membre de main de la GTI tente alors de l'assassiner mais Paul retourne la situation et le tue.

Apeuré, il quitte donc Paris pour se réfugier à la campagne. Esseulé il constate que les patrons de la Tribune le lâchent peu à peu sous la pression de la GTI.

Son ex femme Hélène (Caroline Cellier) décide alors de l'aider et fait publier un article au vitriol relatant la prospérité suspecte de la GTI après des activités troubles durant la Seconde guerre mondiale, comme le confirme, un ex cadre autrichien interviewé.

Alors que le scandale éclate, Paul se rapproche d'Hélène et décide de rester à la campagne.

En conclusion, « Mille milliards de dollars » est un film anxiogène dans la ligne de « I comme Icare » sorti à la même époque.

Dans l'un de ses derniers rôles, Dewaere est comme d'habitude parfait et livre une prestation convaincante en journaliste de terrain tenace et un brin idéaliste.

Le casting autour de lui contient également le « nec plus ultra » de l'époque avec Jeanne Moreau, Charles Denner, Mel Ferrer ou encore dans des petits rôles Anne Duperey et Jacques François.

Film anti-GAFA avant l'heure, « Mille milliards de dollars » souffre d'une construction compliquée et d'une longueur excessive qui nuisent à son impact.

Pourtant le propos est intéressant et certaines scènes notamment la confrontation entre Dewaere et Ferrer parfait en grand patron capitaliste mémorable.

Un bon film donc malgré ses défauts qui reste en dessous du chef d’œuvre « I comme Icare ».

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