While we're young (Noah Baumbach)
Changement radical d’ambiance après les flics gros bras avec « While we’re young » de Noah Baumbach.
Sorti en cet été 2015, « While we’re young » montre un couple de New-yorkais, Josh (Ben Stiller) et Cornelia Schrebnick(Naomi Watts) en pleine crise de la quarantaine alors que le premier, réalisateur de documentaire, piétine depuis huit ans à sortir son prochain film et que la seconde a semble t il tiré un trait sur toute possibilité de maternité.
En plein décalage avec Fletcher (Adam Horovitz) et Marina (Maria Dizza) qui vivent intensément la naissance de leur enfant, Josh et Cornelia font la connaissance de Jamie (Adam Driver) et Darbie Massey (Amanda Seyfried) un couple d’une vingtaine d’années par l’intermédiaire d’un cours donné par Josh.
Également réalisateur de documentaire, Jamie se montre un parfait admirateur du travail de de Josh et les deux couples deviennent rapidement amis.
Appréciant la fraicheur et la générosité des Massey, Josh et Cornelia se mettent à les fréquenter, se rendant dans plusieurs soirées intello-artistiques.
Ils se détachent alors de leurs amis quadragénaires et vivent alors une seconde jeunesse à coups de cours de hip hop et de séances chamaniques péruviennes.
Josh accepte d’aider Jamie et l’accompagne pour filmer ses retrouvailles avec un ami d’enfance Kent (Brady Corbet) recontacté via Facebook.
L’entretien est émouvant lorsque Jamie avoue avoir pris modèle sur Kent athlète et poète pour faire face au cancer de sa Mère puis prendre une dimension supplémentaire lorsqu’on découvre que Kent est un vétéran d’Afghanistan multi décoré ayant du mal à reprendre une vie normale dans le civil.
Alors que lui-même a les plus grande peines à boucler son film trop long et ambitieux, Josh présente Jamie à son beau père le célèbre réalisateur Leslie Breibart (Charles Grodin) tout en refusant les conseils d’un homme dont il cherche à se détacher de l’ombre trop envahissante à ses yeux.
Si on met de coté des histoires de flirts sans conséquences lors de l’étrange session chamanique, l’histoire entre Josh et Jamie prend une autre tournure lorsque ce dernier décroche un financement avec un producteur qui accepte de sortir le film.
Dévoré par la jalousie, Josh comprend que Jamie a utilisé l’appui de Leslie pour approcher un producteur mais l’a également manipulé en truquant son reportage avec Kent.
Tombant de haut, Josh se rebelle, retourne voir Kent et Darbie en passe de séparation avec l’ambitieux jeune homme pour confirmer ses craintes et accumuler des preuves.
Il se rend ensuite à une soirée d’avant première du film à laquelle assistent Cornelia et Leslie et tente de discréditer son rival, sans succès. Se rabibochant avec Cornelia, le couple décide de tirer profit de cette expérience pour se remettre en question, reconnaitre que Josh se cache derrière un film interminable et invendable pour ne rien faire et décide de se rendre à Port au Prince pour adopter un petit Haïtien.
En conclusion, « While we’re young » emboite le pas à « Greenberg » de la même réalisatrice en 2010 en montrant un Ben Stiller dans un registre différent, plus intime et intellectuel loin des énormes blockbusters dans lequel il officie régulièrement.
Intelligent et sensible, « While we’re young » traite de la crise de la quarantaine, entre rêves de jeunesse qui s’envolent peu à peu, premiers pépins de santé et désir de ne pas laisser tout à fait filer les choses.
Face à un jeune homme ambitieux et manipulateur derrière une façade sympathique et cool, les quadragénaires n’y voient que du feu et tombent dans le panneau.
Du coté plus négatif, on reprochera au film une certaine branchitude se caractérisant par un langage crypté aux propos incompréhensibles visant à en masquer la vacuité et le jeu particulièrement agaçant et maniéré d’Adam Driver.
On trouvera donc le film un tantinet moins touchant et réussi que la précédente collaboration entre Stiller et Baumbach.
A réserver donc aux quadra en mal de repères ?
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