Lolita (Stanley Kubrick)
« Narcisa » de Jonathan Shaw ayant laissé quelques traces, je me suis logiquement dirigé vers « Lolita » l’adaptation de Stanley Kubrick du roman de Nabokov.
Sorti en 1952, « Lolita » montre un écrivain américain d’âge mur, Humbert Humbert (James Mason), faire irruption chez un réalisateur excentrique Clare Quilty (Peter Sellers) pour le menacer à l’aide d’une arme à feu.
Troublé et désespéré, Quilty cherche par tous les moyens à détourner l’attention de son agresseur à l’aide d’un verbiage permanent et de proposition loufoques : parties de ping-pong, compositions de piano… mais ceci ne détourne par Humbert de son explosive vengeance qui le fait finalement tuer le malheureux.
Puis sans le savoir le spectateur remonte le temps, retrouvant Humbert en pleine phase d’installation dans une petite ville du New Hampshire.
Malheureusement pour lui, Humbert tombe sous le charme de Lolita Haze (Sue Lyon), la fille de sa logeuse, âgée d’une quinzaine d’années.
Incapable de résister à cette attraction surpuissante soigneusement entretenue par le caractères ambigu et rebelle de la jeune fille, Humbert prend le logement et accepte d’épouser la mère, Charlotte (Shelley Winters) veuve en quête d’un nouveau mari pour briser le cercle infernale de sa solitude.
Les disputes sont continuelles entre Charlotte et Lolita qui tient tête et refuse son autorité à tel point que ceci se termine par un placement de la jeune fille en pension.
Privé de son égérie, Humbert a toutes les peines du monde à contenir ses pulsions de meurtre à l’égard de sa femme.
Le voile se déchire finalement lorsque Charlotte lit son journal intime, découvrant ses pensées profondes et les termes peu élogieux dans lesquelles il décrit sa femme.
La réaction de Charlotte est brutale et se solde par un départ précipité dans lequel elle meurt renversée par une voiture.
Tout en singeant l’affliction, Humbert manœuvre pour récupérer Lolita, lui mentir sur le sort de sa mère pour ensuite lui révéler la réalité et l’emmener dans une folle cavale d’hôtels en hôtels ou il peut ainsi devenir son amant.
Après avoir croisé Quilty dans une réception, le « couple » étrange s’établit dans une autre petite ville mais le tempérament léger et épris de liberté de Lolita s’accommode fort mal avec le désir de possession de Humbert qui lui interdit toute sortie non autorisée et de fréquenter les jeunes de son âge.
Il faut l’intervention du mystérieux prof de piano allemand de Lolita, le Docteur Zempf pour fléchir la volonté d’Humbert et laisser sa belle fille s’inscrire dans la troupe de théâtre de son école.
Mais les mensonges de Lolita irritent au plus haut point Humbert qui trop jaloux la convainc de quitter une nouvelle fois la ville pour fuir un hypothétique policier lancé à leurs trousses.
Après beaucoup d’angoisses sur la route, Lolita tombe malade et doit se faire hospitaliser.
Humbert reçoit un coup de fil anonyme très menaçant le traitant de malade mental ce qui le pousse à se ruer à l’hôpital pour découvrir que Lolita a pris la fuite avec un mystérieux « oncle ».
Désespéré, Humbert reçoit finalement une lettre de Lolita lui annonçant qu’elle était mariée avec Dick Schiller (Gary Cockrell) et avoir un grand besoin d’argent.
Lorsqu’il se rend chez le jeune couple, Humbert tente de convaincre Lolita de quitter son mari pour revenir vivre avec lui mais celle-ci refuse, en raison d’une grossesse.
L’insistance de Humbert aboutit à ce que Lolita lui annonce tout de sa relation avec Quilty, qui a profité de l’aura de sa condition de réalisateur pour la charmer, lui faire miroiter des rôles au cinéma puis abuser de sa naïveté/jeunesse.
La révélation de cet amour réel pour Quilty est un choc insupportable pour Humbert qui part le cœur brisé en ayant remis à sa douce protégée l’argent qu’elle demandait.
Pour en finir, Humbert se rend chez le réalisateur… et une voix off annonce son décès par crise cardiaque avec son procès pour meurtre.
En conclusion, « Lolita » est un vieux film au charme encore incroyablement vénéneux malgré la censure qui s’exerçait encore à l’époque.
Kubrick réussit avec brio a porter ce sujet difficile, la passion insensée d’un homme mur pour une adolescente, le décalage profond du à leur âge et la souffrance engendrée par la jalousie.
Amoral, scabreux, malsain, telle est l’histoire de « Lolita », qui à mon avis continuera d’inspirer pour longtemps les artistes en quête de tabous à briser.
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