We're outta here (Ramones)

 ramones

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 J’ai déjà beaucoup loué les Ramones dans ces chroniques et il est vrai que mon admiration sans borne pour les punk de New York connait assez peu de limites, aussi suis-je ravi de m’attaquer à « We’re outta here » bel album live du dernier concert du groupe enregistré à Los Angeles en 1996.

Avec sa pochette cartoonesque fidèle à l’univers du groupe, « We’re outta here » débute par une introduction empruntée à Enio Morricone (« Le bon, la brute et le truand ») puis par « Durango 95 » court instrumental musclé.

On embraye alors à toute vitesse sur les excellents « Teenage lobotomy » et « Psycho therapy » qui donneraient envie de bouger à un paralytique.

Le son est puissant, mais fluide et d’excellente qualité pour un live.

Les Ramones montent encore d’un niveau (est-ce réellement possible ?) pour atteindre le nirvana du punk avec le tube « Blitzkrieg pop ».

Petit coup dans le rétroviseur du passé avec « Do you remember rock ‘n’ roll radio » également extrêmement puissant voir brutal.

Peut être un peu trop dynamique, « I believe in miracles » expurgé quelque peu de son coté émotionnel, déçoit quelques peu mais le groupe laisse en réalité peu de temps pour les regrets, tant « Gimme gimme shock treatment » déboule à la vitesse d’un dragster.

Les titres s’enchainent, avalés sans même prendre le temps d’une respiration au quelconque (mais énergique) « Rock & roll High school » succède le tube « I wanna be sedated » dans une version accélérée particulièrement intense.

On s’éclate à l’écoute de la reprise rock forcément culte de « Spider-man » avant de subir une invincible pluie de hits capable de défoncer n’importe quel blindage.

Jugez plutôt, « The KKK took my baby away » enchainé du plus lancinant « I just want to have something to do » , puis « Commando » l’un des morceau punk les plus intenses jamais écrits de l’histoire, le tube « Sheena is a punk rocker » et ses refrains fédérateurs.

Rien ne bouge, rien ne vacille, le déferlement continue, « Rockaway beach » à la cadence irrésistible, « Pet semetary » immortel tube doté d’une forte charge émotionnelle.

Mais quelques morceaux les plus récents (et les plus efficaces) ne sont pas pour autant oubliés, aussi vient « The crusher » excellent hymne punk digne de figurer sur un ring de catch ou de boxe, « Love kills » moins percutant malgré la présence de Dee Dee Ramones.

Les Ramones se font géniaux animateurs de bal sur l’hyper entrainant « Do you wanna dance » assaisonné d’un cinglant « Somebody put something in my drink » .

Viennent ensuite des morceaux de seconds plans joués de manière particulièrement convaincante, « I don’t want you » âpre et rauque, « Wart dog » très bourrin, « Cretin hop » un peu plus faible.

Après l’incontournable hymne « R.A.M.O.N.E.S » (chanté avec Lemmy Kilmeister) vient le rugueux « Today your love, tomorrow the world ».

Vitesse encore élevée avec « Pinhead » et grosse présence scénique des collègues punk de Rancid sur « 53 rd & 3 rd ».

« Listen to my heart » est expédié pour faire place à un autre morceau génial issu du répertoire récent « We’re a happy family ».

L’arrivée de Soundgarden rend « Chinese rock » encore plus inoubliable et le disque s’achève sur le tubesque « Beat on the brat » et le plus quelconque « Anyway you want it » pourtant aidé du chanteur de Pearl jam.

En conclusion, « We’re outta here » est une superbe épitaphe pour un groupe culte et tellement attachant.

Aidés de quelques guests de luxe punk et grunge, les Ramones ont tout loisir d’exprimer leur incroyable talent sur les 32 titres magistralement interprétés.

A l’arrivée, un groupe en pleine forme, beaucoup d’énergie, d’intensité et une véritable leçon de punk rock live enregistrée pour la postérité.

Plus que pour son coté live d’exception, je recommande « We’re outta here » comme best of à toutes les personnes désirant découvrir de manière vivante ce groupe incontournable de la rock music.

Aujourd’hui le temps a passé, la quasi-totalité des membres du groupe est morte prématurément et je ne verrais donc jamais les Ramones jouer live, ce qui me laisse de très vifs regrets.

Restent les disques après tout ce qui n'est sans doute déjà pas si mal …

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