L'avocat (Cédric Anger)

 


Déjà honoré en ces colonnes, Cédric Anger revient en 2011 avec « L’avocat ».

Ici on suit à Montpellier la carrière d’un jeune avocat ambitieux, Léo Demarsan (Benoit Magimel), qui après des débuts peu satisfaisants dans le milieu, rencontre par hasard un homme accusé de braquage d’un camion de collecte des déchets.

L’homme en question, Richard Lauro (Olivier Loustau), travaille en réalité pour la société Arès, dirigée par le controversé Paul Vanoni (Gilbert Melki), déjà condamné pour des activités criminelles.

Après avoir défendu avec succès Lauro, Léo est remarqué par Vanoni qui lui confie sa défense personnelle dans une affaire de fraude à la fabrication de cigarette.

Léo hésite, embarrassé par la réputation sulfureuse du truand, mais obtient l’accord de sa hiérarchie, Jacques Meco (Barbet Schroeder), ce qui le décide à accepter l’offre.

Une nouvelle fois victorieux au tribunal après que le principal témoin ait endossé la culpabilité de la faute à la place de Vanoni, Léo est embauché à plein temps contre très forte rémunération par le PDG et découvre un monde de luxe tapageur.

En mettant le nez dans les comptes de la société Arès, Léo comprend les magouilles de Vanoni, qui décroche des marchés de traitement des déchets de la ville en cassant les prix, intimidant les concurrents par ses hommes de mains et en enfouissant les déchets dans des décharges sauvages qu’il finit par bruler ou évacuer clandestinement sur des navires qu’il coule au large de l’Afrique pour toucher de surcroit l’assurance.

Léo côtoie également des voyous comme Ben (Samir Guesmi), bras droit de Vanoni qui n’hésite pas à tuer un ouvrier contaminé par des produits toxiques.

Il masque cette réalité dangereuse à Eve (Aissa Maiga) sa femme, qui attend un enfant de lui et est flattée par cette réussite.

Peu à peu, le jeune avocat perd pied et se laisse entrainer dans un monde ténébreux dans lequel Vanoni prospère, corrompant, intimidant ou éliminant ceux qui s’oppose à lui comme pour obtenir un gros marché de traitement des déchets hospitaliers.

Le malaise de Léo croit lorsqu’il est contacté par un inspecteur des douanes (Eric Caravaca), qui lui met sous les nez des photos compromettantes et le force à collaborer pour faire tomber Vanoni.

Après de nombreuses hésitations, Léo accepte, comprenant qu’il n’a pas le choix et que de toute façon soit Vanoni le tuera soit il tombera avec lui.

Il donne des indications aux douanes ce qui éveille la méfiance de Vanoni.

Lauro est chargé d’intimider Eve en égorgeant un canard dans sa maison et Léo lui-même est mis sous pression alors qu’on lui demande de poignarder un corps dans une voiture, qui s’avère en réalité un mouton.

Plus déterminé que jamais, il temporise face à Vanoni et permet ensuite son arrestation après avoir saoulé à mort Ben dans une boite de nuit.

Le mafieux tombe ainsi que tout son réseau.

Léo est arrêté pour faire bonne mesure puis libéré.

Ne se doutant de rien, Vanoni le libère de ses services mais Ben plus méfiant l’attend à son cabinet pour lui tirer dessus.

Léo survit par miracle et va devoir se cacher toute sa vie pour vivre en sécurité avec Eve et son fils…

En conclusion, « L’avocat » est un film efficace mais sans grande originalité montrant la dérive d’un jeune homme ambitieux pris dans le monde terriblement puissant des grands criminels.

L’histoire rappelle celle de l’avocat Karim Achoui ou de bien d’autres hommes incapables de résister à une fascination irrépressible pour le monde de l’argent et de la violence.

La qualité des acteurs pousse à l’atteinte d’un résultat satisfaisant mais la réalisation trop froide et sobre, nuit pour moi grandement à l’impact du film, qui ne peut rivaliser avec les meilleurs produits d’un genre déjà largement (sur) exploité.

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