In the court of the King crimson (King crimson)

 

 


Plongée dans un courant musical que je ne goute généralement que du bout des oreilles, le rock progressif de King crimson, qui avec son premier album « In the court of the crimson king » marqua son époque avec un disque novateur.

Nous sommes ici en 1969 et cinq Londoniens ont alors l’idée de former un groupe avec le guitariste Robert Fripp, le multi instrumentistes Ian Mc Donald, le bassiste-chanteur Greg Lake, le batteur Michael Giles et le parolier Peter Sinfield.

Nanti d’une pochette particulièrement expressive évoquant la folie, « In the court of the crimson king » débute par le bien nommé « 21th century schizoid man/mirrors » qui pose immédiatement l’empreinte musicale du groupe : titre long (plus de sept minutes), riff central puissant et entêtant, voix saturée plutôt discrète mais surtout longues plage instrumental de plusieurs minutes dans lequel l’influence d’un jazz-rock vif et délié se fait sentir.

Bien accroché par ce premier titre, l’auditeur enchaine ensuite avec « I talk to the wind » qui fait immédiatement retomber le soufflet en proposant une ballade lente et éthérée à l’effet plutôt soporifique.

On poursuit sur le même thème avec « Epitaph/March for no reason/Tomorrow and tomorrow » qui déploie en près de neuf minutes, un morceau à tiroirs, beau, élégant, riche musicalement mais aussi très calme, tristounet et relativement peu exaltant.

Avec ses douze minutes au compteur, « Moonchild/The dream/The illusion » propose un réel voyage auditif en jouant sur la superposition de multiples couches musicales, avec une large part d’expérimentation jazzy plutôt difficile à endurer.

On termine cet album à cinq titres avec « The court of the crimson king/ the return of the fire witch/dance of the puppets » dont le thème principal, soutenu par des chœurs aériens splendides assure un final mémorable.

En conclusion, « In the court of the crimson king » est un premier album atypique et novateur, brisant les codes de la pop-music en vigueur à la fin des années 60 pour proposer une musique à tiroirs, incorporant des influences du jazz et du classique à la simplicité supposée du rock.

Le résultat, très cérébral et froid, pourra laisser perplexe les amateurs de rock nerveux et intense, mais même sans gouter ce genre particulier, l’auditeur sera forcé de reconnaitre les belles qualités musicales de l’ensemble et la voix parfaite dans ce registre de Lake.

Bien que globalement assez peu réceptif à ce style auquel il manque pour moi un zeste de dynamisme, « In the court of the crimson king » demeure à mes yeux digne d’intérêt au moins pour ses morceaux d’introduction et de sortie, réellement mémorables par leur puissance, leur musicalité et leur audace.

Ayant traversé quatre décades, King crimson est un groupe devenu culte, toujours en activité et se produisant encore régulièrement sur les scènes du monde entier.

Commentaires