Invincible shield (Judas Priest)

 



A plus de 70 ans et malgré la maladie handicapante de leur « lead guitarist » Glenn Tipton, les membres de Judas Priest continuent de sortir avec une belle régularité des albums de heavy metal capitalisant sur leur glorieux passé.

Après le très surestimé « Firepower » acclamé par une critique en mal de groupe d'envergure, sort en 2024 « Invicible shield » avec sa jolie pochette stylisée/colorée.

« Panic attack » le titre d'ouverture déroule un heavy musclé et brillant qui pourrait friser l'excellence sans ses refrains un peu trop « faciles » ne venait pas en atténuer la portée.

Construit sur le même moule, « The serpent and the king » transforme lui l'essai, conservant les parties de guitares trapues, l'agressivité acide des couplets mais avec cette fois des envolées aériennes plus surprenantes.

Mais on tend surtout l'oreille sur « Invicible shield » le « title track » censé représenter le Judas cuvée 2024, pour au final rester sur sa faim, tant malgré la vélocité de ses rythmiques et les efforts d'Halford, le morceau trop linéaire et plat ne parvient jamais à prendre son envol.

Le Priest ralentit le tempo pour proposer « Devil in desguise » et « Gates of hell » qui malgré leur manque de punch et d'originalité passent assez bien.

On a ensuite droit à la traditionnelle ballade « Crown of thorns » sur laquelle Halford parvient à véhiculer l'émotion nécessaire grâce à ses immenses talents de vocaliste,

En revanche malgré sa puissance de feu, « As god is my witness » patine durant plus de quatre pénibles minutes et le constat d'un ratage est le même pour « Trial by fire » pourtant plus atmosphérique.

Si « Escape from my reality » aurait pu tenir sans trop dépareiller sur la double galette « Nostradamus » , « Sons of thunder » censé etre un morceau plus dyanmique relancer la machine « heavy » ressemble à une auto-parodie sans punch avant le final « Giants in the sky » aux refrains plutot bien balancé avec de belles lignes de chants.

Et ce ne sont pas les 3 titres bonus qui viendront infléchir le sentiment général, « Fight of your life » pourtant peut-être le plus « Priestien » de l'ensemble, « Vicious circle », ses riffs gras et ses refrains balourds ainsi que « The lodger » assez planant, « Invincible shield » ne fera pas mieux à mes oreilles que « Firepower ».

Malgré une persévérance louable, les musiciens de Judas Priest font à présent leur age et n'ont plus la créativité ni l'energie pour oser seulement tutoyer le quart de la réussite de leur grande période soit les années 70-90.

Bien sur dire qu' « Invincible shield » est nul serait exagéré mais il demeure bien difficile d'en extraire un seul titre réellement marquant (à part peut-être « The serpent and the king » en étant bon public) au contraire d'un «Angel of retribution » ou bien d'un « Nostradamus ». tout imparfaits qu'ils étaient.

On pourra saluer donc la longévité de la légende du « heavy metal » qui comme la quasi totalité des groupes de son age encore en activité, recycle son passé en limitant les prises de risques au minimum !

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