The weirdness (The Stooges)

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Dans un souci d’exhaustivité de couverture de la carrière des Stooges, voici « The weirdness » issu en 2007 de la reformation complètement improbable du quatuor punk qui avait embrasé le début des années 70.

Avec Iggy Pop rabiboché avec les frères Ashton (Ron et Scott) et Mike Watts des Minutemen recruté poste du bassiste, nos quasi sexagénaires se sentirent des ailes pour donner une suite à l’explosif « Raw power » sorti en 1973.

Considéré à juste titre comme l’un des plus importants événements rock du début du millénaire, « The weirdness » et sa pochette très « Black album » débute par « Trollin » titre assez paresseux assez peu mis en valeur par un rythme trainard et des riffs de guitares mollassons.

Après avoir digéré la déception initiale, l’auditeur qui s’attendait à avoir en face de lui la tornade punk des années 70, s’attaque à « You can’t have friends » qui s’enfonce encore plus bas en raison du chant particulièrement faible de Iggy Pop.

Le premier regain intervient avec « ATM » doté de riffs aiguisés et d’un tempo rapide puis la machine semble bien lancée avec « My idea of fun » qui bénéficie des même qualités que son prédécesseur avec en plus des refrains nihilistes particulièrement accrocheurs.

Les papys punks reprennent leur souffle sur « The weirdness » qui lorgne désagréablement et incompréhensiblement vers un numéro de crooner fatigué de vivre puis reprennent gaillardement du service sur « Free & freaky » aux refrains hauts en couleur.

En vieux roublards, Iggy et sa bande fourguent habilement « Greedy awful people » pourtant assez moyen et redonnent un franc coup de collier sur « She took my money » surfant sur un mid tempo rock joliment troussé.

Malgré son titre offensif et quelques riffs sympathiques, « The end of christianity » déçoit par son manque d’intensité et de rythme et ce n’est pas « Mexican guy » narré en spoken words par Iggy Pop qui vient inverser ce sentiment.

La fin du disque arrive enfin, avec le médiocre « Passing cloud » plombé par un chant faiblard et un saxophone pénible et « I’m fried » qui envoie une dernière fois la sauce dans une ultime poussée de température rock.

En conclusion, comme il était prévisible, « The weirdness » est une déception.

Ron Asheton qui décédera deux années après d’une crise cardiaque n’est pourtant pas avare de riffs bien sentis mais la mayonnaise ne parvient pas à prendre pour la simple et bonne raison que les compositions ne sont pas assez bonnes pour tenir la comparaison avec les chefs d’œuvres des Stooges dans les années 70.

Second défaut majeur, la production faiblarde ne met pas en valeur la musique produite et atténue fortement l’impact des morceaux qui remuent gentiment plutôt qu’ils ne bousculent.
En troisième lieu et c’est sans doute le plus blessant, le chant éraillé et approximatif d’Iggy pop ne se montre pas réellement à la hauteur de l’évènement et plombe un nombre important de titres.

Bien entendu, l’expérience (le métier diront certains) permet aux Stooges de sauver les meubles à l’aide de quelques titres efficaces qui auraient pu (du ?) bénéficier à mon sens de finitions plus soignées.

Il était sans doute illusoire d’attendre de quasi retraités des prouesses d’intensité nihiliste punk, mais « The weirdness » ne peut au final que laisser un fort gout d’inutilité …

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