Rusty James (Françis Ford Coppola)

 


Déjà encensé dans ces colonnes pour ces trois parrains, Francis Ford Coppola est de nouveau à l’honneur avec le sulfureux « Rusty James ».

Sorti en 1983 alors que le réalisateur était déjà solidement établi par des succès incontournables, « Rusty James » est une adaptation en noir et blanc d’un roman de S.E Hinton relatant la vie d’un petit voyou d’une grande ville américaine appelé Rusty James (Matt Dillon) qui vit dans l’ombre d’un grand frère adulé de tous, Motorcycle boy (Mickey Rourke).

Depuis le départ du Motorcycle boy, Rusty tente de reprendre en main la bande de son frère et de s’imposer comme leader.

Tout en nerf et en os, Rusty parvient à convaincre ses amis Smokey (Nicolas Cage), BJ (Chris Penn) et Steve (Vincent Spano) de l’accompagner pour une bagarre de rue avec un autre clan emmené par le dénommé Biff Willcox (Glenn Withrow)

Mais avant d’en découvre avec son rival, Rusty fait un crochet chez sa petite amie Patty (Diane Lane) pour s’offrir un moment de détente.

Quand vient l’heure du combat, Rusty se rend avec une dizaine de types dans une zone située sous une gare et affronte le redoutable Bill qui tente de le tuer à l’aide d’un couteau.

Malgré la disparité apparente des forces, Rusty parvient à prendre le dessus sur son ennemi mais distrait par l’arrivée impromptue du Motorcycle boy est frappé en traitre par la lame du couteau.

Le châtiment est terrible pour Bill qui est frappé de plein fouet par la Harley du Motorcycle boy.

Sous l’œil bougon d’un policier, le gang évacue le blessé fort heureusement superficiellement.

L’immobilisation temporaire de Rusty est l’occasion d’un semblant de retrouvailles familiales avec Motorcycle boy qui rehausse encore plus son prestige naturel en annonçant qu’il revient de Californie ou dit il il a pu voir leur mère, partie sans laisser d’adresse.

Le père des deux jeunes hommes (Dennis Hopper) fait une apparition et cadre tout de suite l’ambiance de misère et d’alcoolisme dans laquelle ils ont grandi.

En rupture totale avec l’école, Rusty suit son frère comme un aimant, admirant sa classe naturelle, ses discours et son succès avec les femmes.

Bien entendu ce style de vie marginale lui vaut quelques déboires avec Patty, mais ne l’empêche de suivre son mentor dans des virées nocturnes et de rencontrer parfois des problèmes comme une agression par deux autres voyous en rentrant d’une fête.

Frappé à la tête par un tuyau de métal au cours de la bagarre, Rusty perd conscience, son esprit flotte au dessus de son corps tandis que l’inévitable Motorcycle boy surgit de nulle part pour rosser ses ennemis.

Durement secoué après l’agression, Rusty a de surcroit le profond déplaisir de constater que Patty l’a quitté pour sortir avec son ami Smokey.

Ravalant son amertume, Rusty se rapproche une nouvelle fois de son frère et découvre avec lui dans un marchand d’animaux sa philosophie du poisson d’aquarium désireux de retrouver la liberté du fleuve.

Allant jusqu’au bout de sa logique basique, Motorcycle boy entraine Rusty pour un casse nocturne chez ce même marchand d’animaux et se fait tuer bêtement par la police laissant son jeune frère remettre symboliquement les poisson au fleuve.

En conclusion, « Rusty James » Est-ce qu’on qualifier de film d’auteur, en noir et blanc esthétique et à budget limité.

Malgré la qualité des acteurs et le charisme d’un Matt Dillon parfait en petite frappe sexy bandana/boucle d’oreilles/blouson de cuir, le propos du film : une relation entre frères parait au final particulièrement pauvre et peine à tenir en haleine sur une heure et demi.

En grand frère motard classieux et inaccessible, Mickey Rourke qui avait encore son minois de jeune premier, tient le beau rôle et demeure au final un peu agaçant par sa prétendue philosophie finalement assez vide.

Reste au final la qualité de la réalisation, l’ambiance très « Billy Jean » ou « Bad » de bandes des années 80, quelques moments de grâce comme l’élévation de l’esprit du héros après un mauvais coup mais ceci reste néanmoins trop faible pour faire de « Rusty James » autre chose qu’un film mineur.

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