Acid eaters (Ramones)
Sorti en 1993, « Acid eaters » des Ramones est un album de reprises des principaux artistes ayant influencé le style des légendes du punk rock.
L’exercice pourrait de prime abord sembler assez vain, comme un plaisir égoïste de musiciens en panne d’inspiration mais on peut aussi le voir comme l’occasion de découvrir l’essence des origines musicales des parrains du punk qui se situent disons le tout de suite massivement dans le classic rock et le rock psychédélique des années 60.
Comme le laisse supposer le très belle pochette en forme de mauvais trip sous acide, la référence au psychédélisme est ici clairement affichée voir revendiquée.
Le disque démarre fort avec la version échevelée de « Journey to the center of the mind » de Ted Nugent, l’extravaguant guitar héros américain qui jouait à ses débuts dans un groupe nommé Amboy Dukes.
Énergie, vivacité et bonne humeur font de ce titre un agréable moment.
Arrive ensuite « Substitute » des Who, elle aussi énergique mais clairement moins emballante, même si il est vrai que le style des Who m’a toujours laissé assez froid.
On bascule ensuite dans l’univers des Rolling Stones avec « Out of time », ballade doucereuse assez insipide.
Reprise (de vitesse) punk rock avec « The shape of things to come » de Max Frost and the Troopers pour un résultat somme toute tout à fait recevable.
« Somebody to love » de Jefferson Airplane passe surtout par son refrain assez emblématique même si le morceau s’avère globalement assez plat.
La bonne surprise provient du « When I was young » des Animals, mue en ballade nostalgique pleine de sensibilité.
Malgré son énergie et sa puissance « 7 and 7 » de Love paraît plutôt brouillonne.
La reprise de Bob Dylan « My back pages » sonne en revanche très agressive et punk.
Nouvelle ballade plutôt moyenne avec « Can’t seem to make you mine » de The Seeds vite enchaînée de « Have you ever seen the rain » punk rock sans fioriture mais sans surprise non plus.
Le « I can’t control myself » des Troggs s’enlise dans un rock soporifique avant que « Surf city » de Jan & Dean et « Surfin Safari » des Beach Boys ne vienne insuffler un peu de fun pour conclure le disque.
En conclusion, « Acid eaters » n’est vraiment pas un album indispensable à mes yeux et ne se destine qu’aux fans les plus acharnés des Ramones.
Il est vrai qu’étant plus jeune que Joey, Marky, Dee Dee et Tommy je n’ai pas les même références et mes goûts musicaux s’arrêtent généralement au seuil des années 70.
Étant peu connaisseur et réceptif au rock des années 60, il m’a été difficile d’adhérer à des morceaux qui même revisités ne me plaisaient pas spécialement à l’origine.
Je pense de surcroît que le son de ce disque pourrait être plus puissant.
Même la voix de Joey qui habituellement me charme, me paraît ici également manquer d’allant et ce particulièrement sur les ballades.
En résumé, je trouve que les Ramones n'étaient jamais meilleurs que quand ils officiaient dans leur propre style et qu'ils n'ont rien à envier à leurs ainés aussi illustres soient-ils.
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