In requiem (Paradise lost)

 



Après « Paradise Lost » sorti en 2005 qui marquait un fort retour à ses racines metal, Paradise Lost poursuit son come back version dur à cuir avec « In requiem »  sorti deux ans plus tard en 2007.

Le nouveau batteur Jeff Singer, déjà présent sur le précédent album est toujours en place pour épauler le line up original des années 90.

On notera la pochette cette fois extrêmement morbide à la limite du supportable et en parfaite adéquation avec la tentative de retrouvaille d’une image plus dure même si à vrai dire je ne suis pas convaincu de l’intérêt de la démarche.

Ce requiem débute avec « Never for the damned », qui malgré la lourdeur métallique de ses guitares, reste englué dans un groove visqueux et collant comme du goudron liquide.

Après ce début pâteux et léthargique comme un mauvais lendemain de fête, « Ash & Debris » redresse la barre avec son rythme plus rapide et incisif.

Premier single sorti à l’époque, « The ennemy » frappe fort par ses refrains appuyés de chœurs sépulcraux et de voix féminines aériennes, procédé certes toujours efficace mais trop mainte fois utilisé dans la musique gothique pour encore surprendre.

On préféra se souvenir du vidéo clip, très réussi, montrant le groupe fusillé par un peloton d’exécution dans une région montagneuse austère de l'Europe de l'est.

Moins agressif, « Praise lamented shade » est sans doute le premier morceau intéressant de ce disque, car soutenu par une belle ligne mélodique et par des voix aériennes tournant au ralenti, exercice dans lequel le groupe anglais a toujours excellé.

Malgré les efforts de Holmes pour chanter dans un style rugueux similaire à celui de « Draconian Times » ,  « Requiem » patauge avec ses riffs patauds et peu inspirés.

Adouci de légères touches électro, « Unreacheable » s’avère en revanche un véritable chef d’œuvre de musicalité, de subtilité et de classe digne du meilleur de Paradise Lost.

Privés d’énergie brûlante ou de finesses mélodiques, « Prelude to descent » et « Fallen children » qui ressemble à du Metallica des mauvais jours, déçoivent dans la durée malgré quelques brefs passages intéressants.

Sombre et puissant « Beneath black skies » passe plutôt mieux malgré un coté trop mécanique, tandis que  « Sédative god » en pilotage automatique se montre trop facile pour séduire.

Le très mollasson « Your own reality » clôt de manière soporifique ce disque bien terne.

En conclusion, il est évident que « In requiem » est un album 100% métal mais en voulant à tout prix retrouver une légitimité dans son style de prédilection, Paradise Lost appauvrit pour moi considérablement son style pourtant en évolution constante depuis ses débuts.

Ainsi les mélodies de guitares de Mackintosh jadis dotées de pouvoirs quasi hypnotiques s’évanouissent ici au profit d’un style plus pataud et surtout manquant cruellement d’âme.

Alors certes le retour des gros riffs de sortie pourra sans doute ravir les fans aux gouts les plus étroits mais l’émotion qui prenait jadis aux tripes est donc pour moi ici bel et bien partie en fumée.

Malgré une poignée de rares bon titres bien esseulés, « In requiem » ressemble pour moi à une mauvaise copie de « Draconian times » réalisée par un cancre du dernier rang.

Me laissant pétri de doute, « In requiem » est donc à se demander si le groupe a eu raison de revenir à ses racines douze ans après son chef d’œuvre.

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