Strange days (The Doors)

 



Après un premier album pourtant incroyablement réussi qui les fit connaître auprès d’un large public, The Doors ne se reposent pas sur leurs lauriers fraîchement gagnés et embrayent directement la même année 1967 sur leur deuxième album intitulé « Strange days ».

Avec sa superbe pochette décalée empruntant au monde du cirque, l’album débute avec « Strange days » , titre nimbé de mystère chanté par un Jim Morrison plus enivrant que jamais.

Douceur et charme se succèdent ensuite sur la ballade « You’re lost little girl » délicatement subtile.

Le groupe revient à ses premiers amours avec « Love me two times », un blues sulfureux à l’intensité hors norme.

Les atmosphères étranges et déroutantes reviennent avec « Unhappy girl »  distordu avec ses faux airs de rengaine de fête foraine et le prêche halluciné de « Horse latitudes ».

Plus rassurante, la ballade de crooner « Moonlight drive » vient ramener l’auditeur sur des chemins plus balisés.

Le niveau remonte brutalement avec « People are strange » morceau magique, poignant sur le sentiment de rejet, de solitude qu’on peut éprouver lorsqu’on est différent des autres puis « My eyes have seen you » rock terriblement violent et inspiré faisant figure d’électrochoc avec son riff génial.

Retour à une ballade trop doucereuse et éthérée sur « I can’t see your face in my mind » qui irrite malgré ses subtilités mélodiques avant de finir sur un titre fleuve, le colossal «  When the music is over » et ses onze minutes très bluesy.

Si ce dernier n’atteint pas la sublime étrangeté de « The end » il recèle néanmoins de bons moments de délire guitaristiques.

En conclusion, « Strange days » est un excellent album, vraisemblablement composé sous l’influence de substances hallucinogènes tant il recèle de magnifiques trouvailles quelques fois déroutantes mais souvent magnifiques.

Moins truffé de hits cinglants que « The Doors » , « Strange days » se révèle néanmoins plus homogène, plus dense et complexe que son prédécesseur.

Impossible en effet de ne pas apprécier l’originalité de la musique proposée par les Doors, ce rock décalé, subtil, mystérieux, étrange, inspiré et doté d’un intense magnétisme.

On touche en fait pour moi le haut du panier du rock avec cette musique cérébrale stimulant les cinq sens.

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