L’enquête, livres V à IX (Hérodote)

 



Deuxième partie de la saga historique d’Hérodote avec  « L’enquête, livres V à IX ».

Si la première partie se faisait la plus « exotique » en décrivant les us et coutumes de nombreux peuples africains, orientaux ou du caucasiens, la seconde possède un coté beaucoup plus politique avec l’affrontement bien prévisible entre l’immense empire perse de Darius et celui plus divisée de la Grèce.

Dans le livre V, Hérodote décrit les innombrables conflits entre les cités grecques ayant abouti malgré tout à l’émergence d’une domination militaire, politique et économique d’Athènes qui devait malgré tout traiter avec sa rivale Sparte la cité dominante du Péloponnèse.

Mais Darius revenu sur ses terres après son échec contre les Scythes, doit faire face à une révolte des colonies Grecques de la région d’Asie Mineure appelée Ionie.

Aristagoras, tyran de Millet, vient chercher secours auprès des Spartiates qui refusent, puis auprès des Athéniens qui acceptent.

Une expédition navale athénienne est alors envoyée en Asie Mineure et la ville de Sardes est alors incendié ce qui provoque la colère de Darius.

Dans le livre VI, le grand roi parvient à mater la révolte ionienne et Aristagoras en fuite, périt tué par les Thraces.

Désireux de se venger de l’incendie de Sardes, Darius fait de la conquête des cités grecques une affaire personnelle, et tandis qu’il leur lance un ultimatum, confie une expédition navale à son général Datis.

Alors que Hérodote compte l’histoire de Sparte et d’Athènes, notamment leurs démêlés avec  leurs ennemis héréditaires respectifs les Argiens et les Eginètes, la flotte de Darius conquiert les îles (Naxos, Délos) puis Erétrie devenant du même coup une menace directe pour Athènes.

La choc entre les deux armées a lieu en –490 v JC dans  l’Attique à Marathon.

Après une lutte acharnée devenue quasi légendaire, les Athéniens et les Platéens commandés par le stratège Miltiade triomphent des Perses, ce qui ne fait que raviver les envies de revanche de Darius.

Alors qu’il préparait une attaque de plus grande ampleur, Darius meurt subitement et sons fils Xerxès prend alors la suite des opérations.

Les livres suivants relatent les préparatifs de la plus immense armée mise sur pieds par les Perses.

Cette armée qu’Hérodote surestime à prêt de deux millions de combattants pour cinq millions d’hommes au total, est composée d’une mosaïque de toutes les satrapies de l’empire perse avec des Phéniciens, des Égyptiens, des Assyriens, Lydiens, Phrygiens, Indiens , Bactriens, Caspiens, Arabes, Thraces en plus des contingents d’élite perses tels les fameux Immortels.

En –480 v JC, Xerxès lance conjointement une offensive navale et une offensive terrestre, faisant construire un pont composé de navires pour traverser l’Hellespont.

Ses troupes ravagent tout sur leur passages, obligeant soit par la force soit par libre consentement les régions traversées à s’allier à lui et à venir grossir ses rangs.

Ainsi bon nombre de pays ou de régions grecques comme la Thessalie vont se joindre à l’inexorable invasion perse.

De leur coté, en proie à leurs vieux démons, à leurs rivalités internes et leur tergiversations politiques, les Grecs ont toutes les peines à réaliser leur unité et à obtenir des alliances avec la Crète ou la Sicile.

Sparte envoie tout de même un détachement de soldats pour bloquer les Perses dans l’étroit défilé des Thermopyles.

Cette bataille est devenue légendaire aujourd’hui, puisque qu’après qu’une violente et soudaine tempête eut détruit une grande partie de sa flotte, Xerxès put alors mesurer la valeur des combattants spartiates puisque les trois cent hoplites commandés par leur roi Léonidas luttèrent jusqu’à la mort en emportant avec eu un nombre incommensurables de combattants perses.

Mais malgré la prise et l’incendie d’une Athènes désertée, Xerxès n’a que l’illusion d’une victoire.

Par la suite, la flotte perse commit l’erreur d’engager le combat prêt de l’île de Salamine et leurs nombreux vaisseaux, incapable de manœuvrer dans un espace réduit furent décimés par la flotte athénienne commandée par Thémistocle.

Ayant assisté au désastre, Xerxès rentre prudemment en Perse non sans avoir laissé son général Mardonios avec un armée de fantassins pour en finir par la voie terrestre.

Belliqueux et impulsif, Mardonios refuse de jouer la carte politique et cherche l’affrontement.

Mais les troupes de Mardonios seront également vaincues à Platée avec cette fois une véritable alliance entre Athéniens et Spartiates.

La fin du livre IX relate l’envoi d’une flotte grecque en Asie Mineure pour délivrer les colonies Ionienne du joug perse après la bataille de Mycale.

En conclusion, après un début peut être moins passionnant avec les multiples micro conflits entre les cités-états de la Grèce, « L’enquête, livres V à IX » tient toutes ses promesses avec le choc frontal d’un David Occidental contre un Goliath Oriental.

Il y a dans ses combats du petit défendant sa liberté contre un agresseur surpuissant assurément quelque chose d’épique, de légendaire qui vous transporte, vous enivre.

Faisant pour une foi temporairement fi de leurs dissensions, les Grecs l’emportèrent car moins nombreux, ils étaient meilleurs stratèges et choisirent les meilleurs emplacements (aux Thermopyles et à Salamine) pour compenser leurs handicaps.

Mais la victoire de Grecs s’explique aussi par leur supériorité dans l’art de la guerre, la puissance de leurs phalanges, leur courage, leur organisation et la qualité de leur armement surtout défensif avec leurs grand boucliers protecteurs.

En face, seuls les Perses pouvaient rivaliser, les autres nations « marchant sous le fouet » n’avaient certainement pas la même motivation ni la même qualité guerrière.

Trop surs de leurs puissance, Darius puis Xerxès furent donc mis en échec ce qui mit un coup d’arrêt définitif à l’expansion Perse en Europe.

Par sa dimension 'larger than life', « L’enquête, livres V à IX » est reste donc une immense source d’inspiration intemporelle à lire et relire avec émerveillement tout au long de son existence.

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