La nuit est mon royaume (Mary Higgins Clark)

 



Chacun de nous a déjà vu quelqu’un lire un roman de Mary Higgins Clark dans les transports en commun, tant cet auteur incarne avec Patricia Cromwell l’un des plus gros best seller contemporain dans le domaine du roman policier.

Malgré mon relatif peu d’intérêt pour le domaine j’ai tenu à lire « La nuit est mon royaume » pour me faire une idée.

Pour mettre dans l’ambiance, « La nuit est mon royaume » commence par le meurtre d’Alison Kendall une jeune actrice dans sa piscine de Los Angeles puis embraye sur une réunion d’ancien élèves de l’université de Stonecraft située à Cornwall (état de New-York) non loin de l’académie militaire de West Point.

Vingt après être sorti de cette université, Jane Sheridan devenue historienne à succès retrouve ses anciens camarades que ce soit Mark Fleischman devenu psychiatre des plateaux télévision, Gordon Amory, puissant producteur de télévision, Jack Emerson promoteur immobilier, Bobby Brent imitateur, Carter Stewart auteur de pièces dramatiques ou Laura Wilcox dont la beauté prédestinait à devenir actrice.

Mais ces retrouvailles ne sont pas forcément un événement heureux pour tout le monde et se replonger dans le passé éveille chez certains d’anciennes blessures enfouies.

Ainsi Jane revit le meurtre non élucidé de son fiancé de l’époque un cadet de West Point, de qui elle était enceinte d’une fille.

Le fait que le bébé en question, Lily ait été confié au service d’adoption hante Jane qui reçoit peu avant la cérémonie un mystérieuse lettre anonymes lui faisant part de menaces sur sa fille.

Fleischman est lui même taraudé par la mort accidentelle de son frère dans un accident de voiture qu’il aurait provoqué par inadvertance et qui lui aurait valu une brouille avec sa famille.

Complexé plus jeune par son physique, Amory s’est fait refaire le visage, et en instance de divorce.

Considéré comme le raté de la famille, Brent manie un humour corrosif et incendiaire volontairement blessant.

Torturé par un passé violent autour de sa famille, Stewart exorcise ses démons intérieurs par ses pièces.

Quand à Laura à trente huit ans sa carrière commence à battre de l’aile, et ses nombreux ennuis financiers la poussent à essayer de séduire n’importe quel homme riche ou capable de lui donner un rôle à sa mesure, comme par exemple Gordon Amory.

Et puis il y a également le meurtre de leur camarade Karen Sommers, elle aussi mystérieusement assassinée vingt ans auparavant.

Sam Deegan, le policier chargé de l’enquête, est hanté par cette échec et par le sentiment de culpabilité à l’égard d’Alice Sommers la mère de la victime.

Il fait le rapprochement avec Alison Kendall, elle même ancienne élève de Stonecraft et découvre que quatre autres femmes de la promotion sont elles aussi mystérieusement décédées soit par suicide soit par accident durant les vingt dernières années.

L’hypothèse d’un tueur en série est évoqué car d’autres femmes sont assassinées sans mobile apparent.

Puis après la cérémonie le premier drame intervient quand Laura est enlevée par un homme déterminé et masqué qui se fait appelé le Hibou.

Il apparaît bien vite que le Hibou est un ancien de la promotion de Stonecraft et qu’il cherche à se venger d’une humiliation de l’époque en éliminant une par une ses anciennes camarades de classe.

L’essentiel du roman tient donc dans l’enquête de Deegan et de Laura pour découvrir ou est séquestrée Laura et quel est l’identité de son ravisseur auteur de lettres anonymes.

Bien entendu le coupable se cache parmi les anciens de Stonecraft et tous sont à divers degré soupçonnés notamment Mark Fleischman.

L’auteur joue donc à nous égarer dans ses jeux de pistes … avant que la vérité ne se déclare par l’intermédiaire d’un jeune étudiant apprenti journaliste intelligent et tenace.

En bonne maîtresse du thriller, Higgins Clark instaure un final à suspens puisque Laura, Lily devenue cadet de West Point et Jane se retrouvent simultanément entre les griffes du Hibou.

En conclusion, « La nuit est mon royaume » ne m’a guère captivé outre mesure mais il est vrai que le filon du tueur en série obsédé par son passé a tellement été exploité par l’industrie américaine dans le passé qu’il est à présent toujours difficile de surprendre en la matière.

Évidemment le personnage de Jane contient beaucoup de la personnalité et de l’histoire personnelle de l’auteur.

J’ai trouvé le jeu de piste beaucoup trop long, ne parvenant pas à entrer en empathie avec les problèmes de riches américains vivants dans le petit cercle privé de l’industrie du divertissement.

Le fan de roman policier trouvera donc « La nuit est mon royaume » comme dans la bonne moyenne du genre, mais pour ma part je le considère comme parfaitement inintéressant car de facture trop classique.

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