Flic ou voyou (George Lautner)

 



Après « Le marginal » de Jacques Deray, voici le tour de « Flic ou voyou » autre polar ayant pour vedette Jean-Paul Belmondo, la star française des films d’action dans les années 80.

Réalisé par George Lautner et sorti sur les écrans en 1979, « Flic ou voyou » est dans la plus droite lignée des films de policiers taillés sur mesure pour Belmondo.

Dans celui-ci, il incarne Antonio Cerutti, gangster revenu du Canada pour venger le meurtre de sa sœur prostituée, assassinée en même temps que le commissaire Bertrand dans un hôtel de Nice.

Roulant dans une Super Seven Catheram, pur joyau de décapotable anglaise, Cerutti se fait remarquer par son style de déménageur et n’hésite pas à rudoyer les témoins de l’affaire ou les proches du commissaire décédé pour obtenir des informations.

Cette méthode brutale obtient pourtant quelques résultats puisque Cerutti apprend que Bertrand était un policier corrompu abattu par deux policiers ripoux Massard (Jean-François Balmer) et Rey (Tony Kendall) , puis remonte jusqu’à Théodore Musard (George Geret) dit l’Auvergnat, mafieux maitre de tous les casinos de la cote d’azur.

Pour lui mettre la pression, Cerutti l’enlève, le laisse nu dans le centre ville et plastique son casino.

Cet attentat déstabilise le fragile équilibre entre mafieux et ravive les tensions avec Volfoni (Claude Brosset) dit le Corse, principal rival de l’Auvergnat.

Le commissaire Grimaud (Michel Galabru impeccable de sobriété) semble observer les événements sans réelle volonté d’action.

Du coté de sa vie privée, Cerutti séduit en deux trois mouvements une romancière bourgeoise Edmonde Puget Rostand (Marie Laforet) et a maille à partir avec sa fille Charlotte (Julie Jézéquel) qui lui reproche ses absences.

Le nœud de l’intrigue se dénoue lorsqu’on apprend que Cerutti est en réalité le commissaire Borrowitz chargé d’infiltrer le milieu niçois pour faire tomber les principaux mafieux.

Ayant dévoilé son double jeu, Borrowitz va devoir éviter les tentatives d’assassinats des gangsters et délivrer Charlotte enlevée par l’Auvergnat.

En conclusion, premier succès de la paire Lautner-Belmondo, « Flic ou voyou » initia le début d’une longue série (« Le professionnel », ou « Le guignolo ») entre les deux hommes.

On a affaire ici à un cinéma d’un autre temps, populaire au scenario rachitique dont la seule fonction est de mettre en valeur Bebel le magnifique, plus fier à bras que jamais.

Fidèle à sa légende de macho viril, Bebel conduit une voiture de sport, sort un énorme calibre (je parle de son flingue 357 Magnum), fracasse les bars et les voyous qui s’y trouvent, ridiculise à lui seul les chef mafieux et joue avec les femmes qu’il considère comme de plaisants trophées.

Si on sera prêt à accepter que ce cinéma soit celui du zéro réflexion on restera cependant sur sa faim au niveau de l’action avec des cascades peu nombreuses à l’exception d’un plaisante course poursuite automobile dans une auto école et d’une évasion spectaculaire sur un parcours en tyrolienne.

Un film donc qui faisait sans doute son effet à la fin des années 70 mais qui se montre franchement médiocre plus de trente ans après.

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