Diamonds, the best of Dio (Dio)

 



Sorti en 1992 avec sa belle pochette mystico-sataniste sur les bords, « Diamonds, the best of Dio » est pour moi l’occasion de rendre hommage à l’un des plus grands chanteurs de l’histoire du heavy metal : Ronnie James Dio qui nous a quitté le 16 mai 2010 des suites d’un cancer à l’estomac.

Je suis heureux qu’il m’ait été donné la chance de voir deux fois l’Eternal Idol sur scène tout d’abord en septembre 2002  pour la tournée « Killing the dragon » dans une boite minuscule assez indigne de son passé : le Divan du Monde puis en juin 2009 avec Heaven and Hell au Casino de Paris, salle cette fois plus en rapport avec l’aura de la star des années 70 qu’il était.

A chaque fois j’avais été bluffé par le talent vocal et par la générosité, la sensibilité, l’intensité de l’interprétation de ce petit homme maigrichon qui à 67 ans « vivait » encore réellement sa musique avec la passion la plus communicative.

En 1982, suite à de fortes divergences avec Tony Iommi, Dio quitte Black Sabbath après la tournée « Live Evil », décide de fonder son propre groupe et démarre l’aventure Dio en 1983.

Après un début en trombe avec le très réputé « Holy diver » , équivalent de « Blizzard of Ozz » d’Ozzy Osbourne, la carrière de Dio connut une baisse graduelle de popularité due à une qualité fluctuante mais le groupe réussit tout de même à tenir une moyenne d’environ un album tous les deux ans  pendant plus de 20 ans, performance remarquable si il en est.

Ce best of débute par « Holy diver » qui avec son riff célébrissime, son rythme et ses refrains entraînants fut  le morceau sans nul doute le plus célèbre de la carrière des anglais.

La recette de Dio ? Un heavy metal certes pas toujours très inventif mais très mélodique, des tempo médians ou se nichent des refrains efficaces et des solo de tradition.

Issu du même album, « Rainbow in the dark » brille surtout par son gimmick de claviers qui vient épicer les refrains de ce mid tempo efficace.

Le troisième extrait, « Don’t talk to strangers » met tout d’abord en avant la magnificence de la voix du chanteur dans une registre très mélodique avant de proposer une power ballade au tranchant redoutable.

J’apprécie moins « We rock » au refrain musclé mais peu original et trop répétitif.

Tiré de l’album éponyme, « The last in line » déploie un heavy metal trapu et emphatique comme le chanteur affectionnait temps.

Plus rapide et enlevé, « Evil eyes », séduit par sa fluidité et son énergie tandis que « Rock’n’ roll children » présente une facette plus commerciale mais tout aussi plaisante de la musique de l’elf magique.

A cette époque, Dio devait comme Jacques Martin aimer les enfants, puisqu’il remet cela avec « Sacred children » assez ronflant et médiocre.

Retour à l’efficacité avec « Hungry for heaven » au refrain sympathique bien qu’un peu daté.

Les clins d’œils à son ancien groupe Rainbow se poursuivent avec « Hide in the rainbow » dont les vocaux aériens ne peuvent faire oublier l’abominable son de synthétiseur de l’époque.

On a ensuite droit au « Dream evil » de 1987 tiré de l’album du même nom, vraiment faiblard puis à « Wild one » de « Lock up the wolves » qui sonne très hard rock et Van Halen.

Le best of se termine avec le très long et ennuyeux « Lock up the wolves » du dernier album en date au moment ou le best of est sorti.

En conclusion, vous l’aurez compris autant j’aimais Dio dans Rainbow et Black Sabbath autant j’appréciais moins sa carrière solo que je trouvais globalement plus quelconque faute de grands compositeurs à ses cotés.

Cependant ce « Diamonds, the best of Dio » permet de se faire une bonne idée de la musique pratiquée par le Dio durant la première partie de sa carrière.

C’est très simple les meilleurs titres sont concentrés sur les trois premiers disques du groupe et ensuite on sent très nettement à la fin des années 80 une baisse sensible de qualité.

Par la suite, Dio était sans nul doute capable de sortir un ou deux excellent morceaux par disque mais pas plus et ronronnait ensuite gentiment sur ses bases.

Alors quel intérêt aujourd'hui de vouloir se replonger dans une musique aussi ancrée dans les années 80, ce heavy rock académique et mélodique ?

Tout d’abord je citerai la curiosité pour les passionnés de musique, une certaine nostalgie pour les plus anciens et enfin tout simplement le plaisir unique d’écouter un grand chanteur à la voix unique car il est clair que sans Ronnie, le groupe aurait eu une durée de vie bien moindre.

Vous me direz je l'espère si cela suffit à vos yeux...

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