Hey ho let's go-the Ramones anthology (Ramones)

 



La carrière de Ramones est tellement étendue et de qualité inégale suivant les époques que pour le profane désorienté il est parfois intéressant de commencer par un best of ou mieux encore une anthologie.

C’est cette méthode que j’ai employée à mes débuts pour découvrir les Ramones et son efficacité m’a ensuite conduit à connaître une grande partie de leur répertoire.

Ainsi les doubles cd « Hey ho let’s go (The Ramones anthology) » sortis en 1999 constituent une excellente occasion pour découvrir un groupe qu’on ne connaît jusqu’alors que de réputation aussi flatteuse soit elle.

La pochette l’annonce, le coté old school au pied du mur des premiers (et mythiques !) albums des années 70 sera ici particulièrement mis en avant.

Une première galette de 33 morceaux (la plupart sous les 2 minutes 30 !) installe tout de suite l’ambiance avec les titres les plus emblématiques des new-yorkais.

Voici donc la déferlante des plus grands hymnes punk-rock jamais écrits, les prime sautiers « Blitzkrieg pop » « Judy is a punk » , l’impeccable « Beat on brat » et son riff tendu comme un arc ainsi que le plus pop mais glissant comme un bonbon sucré dans la gorge « I wanna be your boyfriend ».

En comparaison « 53RD & 3RD » paraît bien plus plat et répétitif mais l’infernale machine à hits reprend aussitôt ses droits avec les tubesques « Now I wanna sniff some glue » , « Glad to see you », le salutaire « Gimme gimme shock treatment » qui ferait pogotter un paralytique.

Légers et pops comme des chewing gums « I remember you » et « California sun » ce dernier remarquable par ses tonalités musicales empruntées à la surf-music, introduisent le très punk et ultra accrocheur « Commando » repris ultérieurement par Metallica.

Bercé par autant de facilité, de fluidité et de classe, l’auditeur évolue dans un océan de félicité absolue.

Le plaisir continue avec le divin « Swallow my pride » aux chœurs soignés avant de s’atténuer sur les plus quelconques « Carbona glue » et « Pinhead » puis de repartir de plus belle sur sans doute le plus grand tube des Ramones « Sheena is a punk rocker » (la cousine de Judy en mieux !) .

Efficaces et fluide, « Cretin hop » annonce « Rockaway beach » idéal pour faire la fête en vacance au soleil et la ballade plus intimiste « Here today, gone tomorrow ».

On poursuit avec l’hymne 200% punk et destroy « Teenage lobotomy » et le plus surf de tout le répertoire du groupe l’excellente reprise déglinguée du « Surfin’ bird » des Trashmen (1963).

Simple et touchant « I don’t care » met sur orbite l’étincelant « I just wanna something to do », l’incroyable tube « I wanna be sedated » (sans doute ma chanson préféré des Ramones) , la superbe ballade « Don’t come close » puis l’irresistible déclaration d’amour « She is the one ».

Après ce quatuor magique, le niveau des compositions baisse fortement.

Un assortiment de ballades mièvres « Needles & pins »  « I want you around »   est contrebalancé par des rock rétro et festifs « Rock ’n’ roll high school »  « Do you remember rock’n’roll radio ? ».

Le disque premier termine sur des titres punk rock plus ternes qu’ils soient mélodiques sur « I can’t make it on time », ou plus soutenus « Chinese rock », « I’m affected ».

On fera preuve d’indulgence avec « Danny says », gentille ballade naïve sauvée in extremis de la noyade par le timbre magique de Joey Ramone.

Globalement le disque numéro un tutoie l’excellence et serait amplement suffisant pour un best of de grand luxe mais comme il s’agit d’une anthologie nous découvrons le disque numero deux composé de 25 titres.

Débuts impeccables avec le classique « The KKK took my baby away », le tube mélodique « She is a sensation », le sympathique rock « It’s not my place (in the 9 to 5 world) ».

On atteint les sommet sur « We want the airwaves » l’un des plus beaux joyaux de la collection enchaîné par le punk agressif «  Psycho therapy » , le tube « Howling t the moon (sha-la-la) » aux refrains irrésistibles et le bien déjanté « Mama’s boy ».

Passage plus pop avec « Daytime dilemna (Danger of love) » et rock profond avec « I’m not afraid of life ».

Efficacité incontestable avec  « Too tough to die », déglingue punk avec « Endless vacation » .

Le groupe se montre toujours convaincant dans un registre pop (« My brain is hanging upside down »  le très léger « Something to believe in » ) ou plus féroce (« Somebody put something in my drink » ).

Le coté plus sombre des Ramones ressurgit épisodiquement sur la belle power ballade intimiste « I don’t wanna live this life anymore »avant que « I wanna live » ne vienne ré enflammer de nouveau les pistes par son punch et son groove estampillés hors catégorie.

La hargne de « Garden of serinity » contraste étrangement avec la douceur du Noel-punk « Merry Christmas » .

Deux tubes pour poursuivre le pessimiste  « Pet sematary » et l’optimiste « I believe in miracles », avant d’enchaîner sur le moins connu mais superbement élancé « Tomorrow she goes away ».

Retour de la pop de qualité avec « Poison heart », du tube irrésistible « I don’t want to grow up »  pour préparer la fin du disque composée de la ballade « She talks to rainbow » belle à en pleurer et de l’hymne survolté « R.A.M.O.N.E.S » repris par Motorhead.

En conclusion, inutile de chercher plus loin, voici l’indispensable anthologie à posséder en ce qui concerne les Ramones.

Révolte, malaise adolescent, naïveté et légèreté aussi parfois sont les thèmes les plus récurrent de leurs chansons.

Tout figure ou presque dans « Hey ho let’s go (The Ramones anthology) », les hymnes punk survitaminés, les ballades, les morceaux légers plus pop, rock n’ roll ou surf music.

Les Ramones véritables artisans surdoués du format court, maîtrisaient toute la gamme du rock et étaient capables de mélanger divers ingrédients pour concocter des merveilles de simplicité, d’énergie et d’efficacité mélodique.

Mais le groupe n’aurait sans doute pas eu le même éclat sans Joey Ramone et sa voix magique si chaude et touchante.

Aujourd’hui l’héritage laissé par les New-yorkais continue de survivre et la plupart des groupes de rock, de punk ou de métal s’en inspirent et s’en inspireront toujours tant il transcendera à jamais les  les époques et leurs modes passagères.

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