Compliance (Craig Zobel)

 



Sorti en 2012, « Compliance » est un film américain de Craig Zobel adapté d'un fait divers.

Un vendredi soir, Sandra Frum (Ann Dowd) une manager d'un petit fast-food de l'Ohio doit faire face à une situation inattendue : un policier dit l'officier Daniels (Pat Healy) l'appelle pour lui signaler une plainte pour vol dans son établissement.

L'employée suspectée, Becky (Dreama Walker) est mise à l'écart et doit se plier aux questions de Daniels qui transitent par Sandra dans l'attente de l'arrivée d'une équipe sur place.

Malgré son incrédulité et son malaise, Sandra qui sait que son restaurant va être sous peu sous le coup d'une inspection sanitaire, se plie aux demandes de plus en plus insistantes et dérangeantes du policier.

Pour trouver l'argent volé, Becky doit donc se laisser fouiller puis se dévêtir. L'intensité du pic de clientèle oblige Sandra à retourner à la caisse.

Elle se fait tout d'abord assister brièvement de Marti (Ashlie Atkinson), puis de Kevin (Philip Ettinger) un autre employé qui lui se rebelle rapidement contre les ordres pervers de Daniels.

Irrité, le policier demande à Sandra d'évincer Kevin qui se plaint de surcroit de son manque d'investissement professionnel. A sa place, elle propose son fiancé Van (Bill Camp) qui se retrouve propulsé malgré lui dans ce guêpier.

Pour accroitre son emprise, Daniels évoque le fait que le frère de Becky est actuellement recherché pour trafic de drogue et que l'affaire pourrait prendre une ampleur encore plus importante.

Van exécute alors comme un robot toutes les demandes de Daniels, fait se dévêtir entièrement Becky, lui donne une fessée et la force à faire une fellation.

Mal à l'aise il quitte ensuite précipitamment les lieux laissant Sandra aux prises avec le faux policier.

Il faut l'intervention d'Harold (Stephen Payne) un agent de maintenance extérieur pour le dispositif se fissure. Lorsque Sandra appelle le véritable poste de police de la ville, elle découvre la supercherie.

Neal (James Mc Caffrey) le détective parvient à identifier l'auteur de l'appel, auteur d'autres « canulars » abjects dans tous les États-Unis.

L'homme, un cadre, père de famille dans une compagnie d’assurance, est finalement appréhendé à son travail.

Lors de son procès, Sandra avoue sa honte, son sentiment de culpabilité, mais également la puissance de l'emprise et du lavage de cerveau qu'à pu exercer sur elle son bourreau...

En conclusion, « Compliance » est un film dérangeant et pervers.

Dans celui-ci, une modeste superviseuse de fast-food, applique aveuglément les consignes absurdes visant à humilier une jeune femme par ce que celles-ci émanent d'une autorité qu'elle estime supérieure.

On pense à l'expérience de Milgram, aux situations d'emprise, de conditionnement psychologique ou de lavage de cerveau qui font qu'un citoyen « moyen » ayant un modeste job dans une petite ville de l'Amérique profonde ne réfléchit pas forcément beaucoup.

Lorsqu'en plus, on comprend que le film se base sur des faits réels, on ne peut que frisonner sur la nature profonde de la psyché humaine !

En dépit de son scénario original et la qualité de ses acteurs,  « Compliance » contient cependant des longueurs parfois irritantes...

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