Une nuit en enfer (Robert Rodriguez)
Au milieu des années 90, Robert Rodriguez est un des réalisateurs les plus branchés d’Hollywood aux cotés d’un Quentin Tarentino.
En 1996 sort « Une nuit en enfer » qui commence tambour battant en montrant un duo de braqueurs criminels les Gecko, Seth (Georges Clooney) et Richard (Quentin Tarentino) fraichement évadés de prison après avoir tué plusieurs policiers chargé de les arrêter.
La dangerosité du duo est mise en avant au cours de la scène d’une station service au cours de laquelle sont tués un policier en patrouille Earl Mc Grow (Michael Parks) et le gérant Pete Bottoms (John Hawks) qui paye cher en étant brulé vif, le fait d’avoir blessé Richard à la main.
Après avoir incendié la station service et trouvé un motel discret permettant de passer relativement inaperçu, le duo comprend qu’il a toute la police du Texas et le FBI aux trousses, et décide de gagner le Mexique ou une bande de narcotrafiquants est sensée les récupérer contre une part de leur butin.
Mais Richard montre des signes inquiétants de démence et tue une otage employée de banque et mère de famille après l’avoir violée.
L’irritation de Seth n’y change pas grand-chose et le duo criminel détourne alors une famille roulant en camping car pour passer au travers des barrages de police et ainsi approcher de la frontière.
Jacob Fuller (Harvey Keitel) ex pasteur et père de famille est obligé de céder à la force pour protéger sa fille Kate (Juliette Lewis) et son fils Scott (Ernest Liu).
Malgré une forte tension lors d’un contrôle de la police mexicaine, le stratagème fonctionne et le petit groupe ainsi constitué se rend au point de ralliement au Mexique, un bar improbable perdu au milieu du désert, le « téton tordu ».
Après avoir forcé le passage en tabassant les videurs, les Gecko et leurs otages pénètrent dans un endroit délirant ou le jeu, l’alcool et les femmes à demi nues sont monnaie courante sur fond de musique rock déjantée.
Lorsque le clou du spectacle arrive, la stripteaseuse Satanica Pandemonium (Salma Hayek) qui évolue lascivement avec comme accessoires un python albinos et une bouteille de whisky, les voix se taisent et les hommes ont le souffle coupé.
Mais le charme est rompu par l’arrivée des gorilles de l’entrée venu chercher leur revanche.
Une fusillade éclate, les videurs sont abattus mais la main de Richard une nouvelle fois blessée au couteau.
Le film bascule alors subitement dans la folie lorsque Satanica révèle sa véritable nature de vampire et tente de mordre Seth.
Si la belle est finalement abattue, les videurs et employés du bar se révèlent être en réalité de véritables vampires se repaissant des routiers de passages qu’ils dépouillent préalablement.
Une lutte confuse éclate alors à laquelle se mêlent deux clients : Sex Machine (Tom Savini) et Frost (Fred Williamson).
Les vampires sont finalement détruits à coups de pieux dans le cœur et de balles dans la tête, leur corps s’auto incinérant mais Richard est finalement mordu, ce qui le conduit immanquablement à devenir lui aussi un vampire et à se faire tué par son propre frère.
Sex Machine est lui aussi mordu au bras, sa transformation est inévitable et fait de lui excellent combattant maniant à merveille le fouet.
Il est finalement lui détruit.
La chaine semble pourtant sans fin puisque Frost et même Jacob se font mordre.
En un sursaut, l’ex pasteur parvient à rejoindre le petit groupe de survivants terrés dans une cave et les aide à se fournir en armes afin d’entamer une lutte ultime contre tous les clients eux aussi transformés en vampires.
Chacun prend alors une arme de fortune, Seth un marteau piqueur capable d’enfoncer des pieux, Kate une arbalète chargée de flèches baignée dans l’eau bénite, Scott avec un fusil à eau bénite + des préservatifs d’eau bénite et enfin une simple croix formé avec un fusil pour Jacob.
La lutte est épique, Scott et Jacob tués, seuls restent Seth et Kate qui sont alors miraculeusement sauvés par l’aube naissante qui brule implacablement les chairs des vampires.
Une fois récupéré par ses alliés narco mexicains, Seth offre à Kate une seconde liberté avec une partie du butin, loin de la nuit infernale vécus ensemble.
En conclusion, fausse série B, « Une nuit en enfer » connu en son temps un succès phénoménal auprès d’un public branché.
Scindé en deux parties, le film débute comme un polar ultra violent et choquant évoquant le pire de Tarentino, avec vulgarité atroce et violence malsaine puis bascule une fois dans le bar vers le fantastique le plus gore, jusqu’à en devenir amusant par son coté grand guignolesque.
Délirant, absurde, parfois agaçant par sa bêtise pure, « Une nuit en enfer » ne vaut le détour que par une unique scène, celle ou Salma Hayek ondule sensuellement son petit corps parfaitement musclé et sexy sur une musique particulièrement hypnotique de Tito & Tarentula.
En dehors de cette unique scène de grâce pure, on laissera ce film régressif et décérébré aux adolescents attardés et aux fans de Tarentino.
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