King for a day ... fool for a lifetime (Faith no more)
Poursuivant sur son rythme de croisière, Faith no more sort en 1995 « King for a day … fool for a lifetime » à l’affreuse pochette évoquant un graphisme de bande dessinée bâclée.
Le guitariste des débuts, Jim Martin a laissé la place à Trey Struance, qui aura lui aussi une vie des plus éphémère au sein du groupe et on débute par « Get out » âpre et rapide qui contraste avec le mid tempo mélodique mais solide « Ricochet ».
C’est tout en souplesse qu’on se dirige vers « Evidence » ballade apaisée aux chœurs éthérés s’étalent sur près de cinq minutes.
Les sons plus métalliques reviennent à la charge avec « The gentle art of makin ennemies » sorte d’ancêtre du System of a down en raison de l’extrême versatilité du chant de Patton puis s’efface aussi subitement devant « Star A.D » qui groove comme un titre de Jamiroquai.
Comme souvent, Faith no more réussit donc à déstabiliser l’auditeur, bandant ses muscles sur l’extrême « Cuckoo for caca » véritable symphonie de hurlements barbares, retombe dans l’easy listening la plus insignifiante avec « Caralho voador ».
Le violent, chaotique et déstructuré « Ugly in the morning » n’augure rien de bon mais pourtant c’est à cet instant que les californiens placent l’un de leurs meilleurs tubes, « Digging the grave » rapide, puissant et entrainant avec un Mike Patton cadrant pour une fois parfaitement son talent.
Les choses semblent s’apaiser avec « Take this bottle », jolie ballade countrysante et « King for a day » lui aussi souple et fluide.
La dernière partie du disque se présente ensuite avec « Just a man » mid tempo étrange et assez déroutant, « The last to know » qui tourne au ralenti malgré les jolies prouesses vocales de Patton et enfin « Just a man » ballade glissée.
En conclusion, avec « King for a day … fool for a lifetime », Faith no more corrige les excès de « Angel dust » délivrant un album toujours aventureux, difficile à suivre mais œuvrant plus dans une veine calme et mélodique, ce qui permet sans doute de mieux faire passer la pilule notamment auprès d’un plus large public.
Malgré cette évolution, quelques jolies ballades et le tube MTV de rigueur (« Digging the grave »), « King for a day … fool for a lifetime » délivre une musique toujours trop barrée, inclassable et éclatée à mon gout, ce qui m’irrite plus que me charme.
Ceci n’enlève rien aux qualités de Faith no more et tout particulièrement à celles de son chanteur/compositeur principal, Mike Patton.
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