Les chiens (Alain Jessua)
Zoom sur un vieux film français assez méconnu, « Les chiens » d’Alain Jessua.
Sorti en 1979, « Les chiens » raconte la vie d’une ville nouvelle de banlieue parisienne, particulièrement glauque, ou s’établit un nouveau médecin Henri Ferret (Victor Lanoux).
Ferret est immédiatement surpris par la recrudescence des blessures par morsure de chiens, dont se dote chaque habitant afin de faire face à l’insécurité galopante dans la ville.
Ceci se matérialise par le viol dont est victime Elisabeth (Nicole Calfan) une jeune femme célibataire agressée en pleine nuit en rentrant chez elle.
Il semble y avoir un fort antagoniste entre les jeunes voyous emmenés par Franck (Philippe Klébert) et Jacques (Régis Porte) et les habitants excédés prêts à verser dans l’autodéfense face à la police bien mollassonne du commissaire Laborde (Gérard Caillaux).
Ferret décèle un profond malaise dans la ville et se rapproche du maire (Gérard Sety) fermement décidé à s’appuyer sur ses compétences médicale pour avertir le préfet afin d’obtenir une interdiction des chiens sur sa commune.
Mais face à eux se dresse Morel (Gérard Depardieu), dresseur de chiens, omnipotent dans la ville et soutenu par l’adjoint au maire.
Le maire est mystérieusement assassiné une nuit par un chien qui le mord sauvagement à la gorge et la réaction de la police qui classe sommairement l’affaire en accident irrite Ferret qui se lance dans une guerre ouverte contre Morel et ses soutiens.
Ce combat est délicat car Ferret entretient une relation avec Elisabeth qui se laisse convaincre de prendre un chien pour se défendre.
Ferret fait cependant preuve d’une grande force de caractère après avoir subi une agression par deux voyous dans une boite de nuit et être pris en chasse en voiture.
Il découvre que le maire avait lui-même un chien mais a brutalement changé d’avis après une sombre affaire de vols commis par des travailleurs sénégalais.
L’un d’entre eux qu’il a soigné, lui fait confiance et lui explique que les habitants au départ pris des chiens pour faire peur aux noirs.
La tension avec les bandes de voyous blancs croit au fur et à mesure des rixes nocturnes, Franck et Jacques se vengeant cruellement sur un chien après que celui-ci ait mordu Franck au cou.
La mort du maire laisse un boulevard pour Morez qui place ses pions pour contrôler complètement la ville.
Passionné par son métier, l’homme excite l’agressivité de ses animaux et apprend aux habitants à la déchainer dans des attaques sauvages.
Elisabeth se laisse gagner par ce climat de lynchage et jette son chien sur son agresseur qu’elle reconnait au cours d’un match de bowling, Gauthier (Pierre Vernier) qui est cruellement mordu aux parties.
L’affreux Gauthier ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Ferret qui ne peut empêcher une chasse à l’homme dans la propriété de Morez au cours de laquelle Franck trouve la mort en tombant d’une falaise pour échapper aux chiens.
De plus en plus bavards, les Sénégalais livrent à Ferret le secret de Morez, tueur de l’un d’eux, massacré par les chiens.
Morez ne parviendra pas pour autant à jouir d’un nouveau meurtre et est tué par Jacques, ivre de revanche.
Blessé à mort au couteau, Morez parvient à se trainer jusqu’au foyer des Sénégalais ou il trouve la mort.
Libéré de la folie des chiens, Morez peut alors filer le parfait amour avec Elisabeth.
En conclusion, « Les chiens » est un bien mauvais film reposant sur un postulat débile visant à dénoncer les pulsions d’auto-défense de citoyens s’armant de chiens transformés en armes mortelles.
Le climat du film est en réalité son principal défaut, avec une atmosphère sinistre de ville vide, informe, laide comme l’ont été les villes nouvelles en construction à la fin des années 70.
Les acteurs pourtant renommés se débattent comme ils peuvent dans cette mélasse, Depardieu jeune et beau crevant comme d’habitude l’écran face à un Lanoux solide et viril.
Faible sur le fond et hideux sur la forme, « Les chiens » écœure également avec son anti racisme ridicule et ses scènes d’actions pénibles ou des bergers allemands mordent pendant un temps apparemment infini des blousons rembourrés.
Mis à part pour les fans inconditionnels de Depardieu, je ne peux donc que recommander d’éviter ce vieux polar has been et déprimant.
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