Moonraker (Lewis Gilbert)

 


Comme vous le savez, j’apprécie les James Bond à petites doses, aussi est-ce après quelques semaines à présent le tour de « Moonraker» de Lewis Gilbert.

Sorti en 1979, « Moonraker » démarre par une classique affaire d’espionnage dans laquelle une navette spatiale américaine portant ce nom est enlevée au nez et à la barbe des services secrets britanniques qui étaient dévolus à sa surveillance.

Bien évidemment compte tenu de la crise politique qui couve, James Bond (Roger Moore) est chargé par le MI-6 d’enquêter sur cette disparition et va naturellement se renseigner auprès du constructeur, Hugo Drax (Michael Lonsdale) un richissime industriel excentrique ayant reconstitué intégralement le château de Vaux-Le-Vicomte dans ses collines californiennes.

Accueilli par Corinne Dufour (Corinne Cléry), une séduisante pilote, Bond est acheminé en hélicoptère jusqu’au château de Drax et découvre un homme poli mais froid et cassant, passionné par la conquête spatiale.

Découvrant une centrifugeuse destinée à entrainer les futurs cosmonautes, Bond est soumis à un piège mortel par Chang (Toshiro Suga), l’homme de main de Drax, qui désactive les sécurités de la machine et la pousse à son maximum.

Usant d’un des meilleurs gadgets de Q, une balle explosive déclenchable par un simple pression du poignet, Bond s’en tire miraculeusement et accepte les excuses du Docteur Goodhead (Lois Chile), séduisante scientifique travaillant pour Drax.

Après avoir séduit Corinne, Bond en profite pour dérober les plans d’un étrange objet situé dans un coffre secret et évite une nouvelle tentative pour l’assassiner, cette fois au cours d’une partie de ball trap dans les luxueux jardins du seigneur local.

Malheureusement Corinne ne survit pas à cet échec et est jetée en pâture aux dobermans de Drax.

Bond ne perd pas un instant et se rend à Venise pour investiguer sur le motif curieux découvert dans la maison de Drax.

Il y rencontre le Docteur Goodhead soit disant sur place pour un séminaire et qui se montre très froide à son égard.

Bond enquête sur la fabrication de vases vénitiens, échappe à une nouvelle tentative de meurtre par des gondoliers armés jusqu’aux dents, et découvre un labo secret dans lequel des scientifiques travaillant pour Drax crée une curieuse substance, toxique pour l’homme.

Fidèle à ses réflexes, Bond dérobe une fiole et doit ensuite faire face à Chang habillé en kendoka dans une lutte à mort au milieu de vases précieux.

Après s’être difficilement débarrassé du redoutable Chang, Bond alerte les autorités anglaises mais découvre que Drax a extrêmement rapidement fait évacué son laboratoire clandestin. Discrédité, Bond est sommé de prendre des vacances, mais couvert par son supérieur M (Bernard Lee), en profite pour se rendre à Rio de Janeiro, lieu de provenance (ou d’expédition) de caisses trouvées sur place.

Dans le Rio de la fin des années 70, Bond fait la connaissance avec un agent local, la belle Manuela (Emily Bolton) qu’il séduit bien entendu en un tour de main.

Nous sommes en plein carnaval et Bond profite de l’agitation pour aller inspecter les entrepôts d’une filiale de Drax mais doit intervenir pour sauver la vie de Manuela malmenée par Requin (Richard Kiel) le géant aux mâchoires d’acier qui a même réussi à survivre à la chute d’une avion sans parachute dans une scène d’introduction.

Finalement emporté par la foule, Requin qui a été engagé par Drax, ne capitule pas et attaque Bond et le Docteur Holloway, en réalité agent de la CIA et allié du MI-6.

L’attaque sur le téléphérique menant au pain de sucre est extrêmement spectaculaire, le géant sectionnant à l’aide de ses dents un câble d’acier puis descendant sur la cabine de sa cible pour un corps à corps endiablé.

Préférant la fuite, Bond parvient à échapper in extremis au tueur qui vient s’encastrer à pleine vitesse dans le mur de la station et bien entendu survit à l’impact.

Ayant identifié grâce au MI-6 une fleur d’Amazonie à l’origine de la substance toxique dérobée à Venise, se rend sur place et échappe une nouvelle fois à des tueurs le prenant en chasse sur des bateaux rapides.

Il est cependant cette fois capturé par Requin qui l’emmène dans la base secrète de Drax, cachée en plein milieu de la foret amazonienne.

Après avoir tué un anaconda lâché sur lui pour le tuer, Bond contrarie une nouvelle fois Drax et utilise les capacités d’agent secret de Holloway également retenue prisonnière pour prendre la place de cosmonautes et s’embarquer sur une navette semblable au Moonraker afin de filer le savant et ses hommes.

Le duo se retrouve sur une station orbitale et passe quasi inaperçu jusqu’à ce qu’il débranche le système de brouillage de la station.

Découverts, ils sont une nouvelle fois capturés par l’invincible Requin qui a trouvé une petite amie, Dolly (Blanche Ravalec) minuscule blonde au physique de collégienne.

Epris de grandeur, Drax leur explique son plan fou, détruire la race humaine en envoyant des capsules remplies d’un gaz ultra toxique crée à base de la plante amazonienne et ensuite la repeupler à l’aide de son arche de Noé spatiale, ou figurent des couples humains réputés parfaits.

Lorsqu’une navette américaine est envoyée à sa rencontre, Drax tente de la désintégrer à l’aide d’un puissant rayon laser, mais Bond aidé de Requin qui a compris qu’il ne ferait pas parti de la race supérieure, provoque assez de perturbations pour annuler le tir.

Le combat à l’intérieur de la station est aussi intense que celui à l’extérieur, ou les cosmonautes s’affrontent à coups d’armes laser.

Bond triomphe de Drax en lui plantant une fléchette de cyanure dans le torse et l’expédie dans l’espace.

Aidé de Holloway, il détruit la station, les sphères, et utilisant un des Moonrakers, désintègre les sphères déjà larguées.

Il laisse Requin et Dolly, devenus finalement sympathiques, filer le parfait amour dans l’espace.

En conclusion, malgré une intrigue toujours aussi invraisemblable, « Moonraker » ne peut que séduire par sa folie, se démesure et la multiplicité de ses lieux d’action avec les plus beaux lieux de la planète : Vaux le Vicomte, Venise, Rio de Janeiro et au final l’espace.

Ébouriffant ce film l’est par ses scènes d’actions plus qu’audacieuses (le combat en parachute introductif, celui en altitude sur le téléphérique du pain de sucre), mais aussi par son humour cristallisé par les apparitions de Requin, personnage hors de proportions comique malgré lui pour finir par devenir un authentique homme de bien.

Après une première partie de facture classique (Paris/Venise), tout s’emballe ensuite avec Rio, l’Amazonie et de superbes scènes spatiales dans une ambiance de science fiction des plus réussies.

Alors certes Roger Moore avait déjà la quarantaine, une technique de combat des plus approximatives (surtout face à un spécialiste des arts martiaux beaucoup plus alerte que lui ou un gros serpent en plastique), un humour machiste tombant souvent à plat, mais ceci n’enlève rien à se prestance quasi surnaturelle.

Dernier James Bond des années 70 avec Requin, ennemi mythique de Bond malheureusement disparu à 74 ans, « Moonraker » peut être considéré comme unes des meilleures cuvées de la période Roger Moore voire de toute la saga.

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