La mort de Captain Marvel (Jim Starlin)

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Retour dans la zone comics avec « La mort de Captain Marvel » comic book déchirant de Jim Starlin qui en son temps (1982) déchira mon cœur d’enfant en me faisant découvrir pour la première fois la notion de mortalité qui pouvait toucher même les super héros.

« La mort de Captain Marvel » est en effet une œuvre difficile, qui montre comment Captain Marvel l’un des héros les plus emblématique du monde Marvel des années 60, va, se sachant atteint d’un mal incurable, gérer le peu de temps qui lui reste à vivre.

Super héros blond athlétique, doté de néga bracelets irradiant son corps d’énergie photonique, le dotant de super pouvoirs comme une force surhumaine, la capacité de voler dans l’espace et une forme de conscience surnaturelle démultipliant ses perceptions, Captain Marvel est un personnage formidablement attachant qui entreprend d’enregistrer à l’aide d’un appareil ressemblant à un microphone, toute l’histoire de sa vie.

Le lecteur assiste donc subjugué aux origines Krees du héros et surtout à son spectaculaire revirement en faveur de la race humaine, ce qui lui conféra un statut de traitre pour sa race mais de défenseur de l’humanité avec la participation à de palpitantes aventures cosmiques.

Bien que le fier Marvel refuse d’avouer frontalement le mal qui le ronge, ses malaises de plus en plus fréquent provoquent l’inquiétude autour de lui et poussent ses amis éternels comme Mentor et Eros, à lui faire passer une batterie de tests menés par l’ordinateur vivant Isaac, qui ne font que confirmer son diagnostic : le cancer contracté au contact d’un combat avec le super criminel Nitro qui voulait utiliser une bombe doté d’un gaz mortel.

Marvel bien que temporairement protégé par ses néga-bracelets, a bel et bien été contaminé par le cancer et cette maladie ne semble pas plus curable du coté des races extra-terrestres que terrestres.

L’accueil de la nouvelle par ses proches est de plus divers, sa compagne Elysius l’accepte avec une dignité et une douceur infinies, tandis que le jeune Rick Jones habituellement abandonné par ses supports paternels (parents, Hulk, Captain america) , entrent en total révolté contre la digne résignation du héros.

Jones intervient auprès des Vengeurs et Fantastiques afin de mobiliser leurs immenses ressources scientifiques (de Iron-man, le Fauve, la Panthère noire, Hank Pym et Mr Fantastic) afin de trouver un traitement.

Même la magie est mise pour emploi avec le Docteur Strange.

En réalité, Rick a peu d’efforts à faire, car l’excellent réputation de Marvel pousse naturellement les héros du monde entier à faire leur maximum pour l’aider.

Malheureusement, ces recherches aboutissent à une impasse, puisque les néga-bracelets qui ralentissent la progression de la maladie, neutralisent également toute tentative de traitement.

Captain s’affaiblit alors rapidement et est obligé de s’aliter.

Tous les héros de la Terre se rendent alors à son chevet sur Titan pour lui rendre un dernier hommage.

Si la Chose ne perd pas sa gouaille habituelle, Spider-man peine lui davantage à canaliser les émotions qui l’envahissent.

Meme Drax et ses ennemis les Skrulls viennent lui rendre un dernier hommage avant qu’il ne sombre dans le coma.

Au cours de celui-ci, Marvel affronte de manière symbolique son vieil ennemi Thanos, amoureux de la Mort et lui-même décédé.

La lutte est aussi étrange que surnaturelle et vaine et finalement, Marvel comprend que son heure est venue par Thanos qui lui délivre un message de résignation et d’apaisement.

Il rejoint donc la Mort qui l’attend et meurt en héros, avec dignité.

Le message du passage vers l’au-delà est largement positivé.

En conclusion, même après toutes ces années, « La mort de Captain Marvel » reste une œuvre unique, un chef d’œuvre absolu qui donne envie de haïr farouchement tout ceux qui considèrent les comic books comme une distraction pour ados attardés.

Certes, peu d’œuvres contiennent autant d’intensité dramatique et émotionnelle que « La mort de Captain Marvel » mais par son entremise, le génial Starlin délivre un message d’une force inouïe montrant tout le courage et la majestueuse dignité d’un super héros au moment de mourir.

Par son approche réaliste de la mort, et l’introduction du cancer, encore aujourd’hui l’un des causes premières de mortalité dans le monde, Starlin ancre prodigieusement le personnage dans la réalité et prend le parti de toucher en plein fouet le lecteur qui statistiquement aura de fortes chances de se reconnaitre dans des situations aussi analogues.

Sous cet angle, le comics prend donc une dimensions supérieure, en délivrant un message d’exemplarité dans la fin d’une existence terrestre par essence éphémère à laquelle aucun être, aussi surhumain soit il n’échappe.

Après 1982, Marvel ne sera jamais ressuscité par ses créateurs, contrairement à Jean Grey, ce qui donne encore plus de profondeur et de respectabilité à cette conclusion définitive.

Une œuvre difficile et profonde donc, mais qui élève le comic-book à un niveau philosophique encore trop rarement atteint.

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